E-santé : la vision de la nouvelle ministre wallonne de la santé

Pour Alda Gréoli, ministre wallonne de la santé, «l’échange de données en e-santé doit s’inscrire dans le cadre de la relation thérapeutique et de la continuité des soins».

L’e-santé est une véritable révolution à laquelle doivent s’adapter le monde médical et les patients: digitalisation du dossier medical, e-prescription, monitoring à distance des traitements... sont autant de nouveautés susceptibles de rendre la médecine plus connectée.La majorité de ces actions relève de la compétence du Fédéral.

La ministre wallonne de la santé, Alda Gréoli a rappelé au Parlement wallon ce que la Région fait en matière de e-santé: «Elle participe aux actions d’amélioration de l’utilisation de l’e-santé: l’organisation de formations des professionnels de la santé... Pour rappel, le projet, dénommé «e-santé Wallonie», est piloté par la Fédération des Associations de Généralistes Wallons (FAGW). Le Réseau Santé Wallon (RSW) participe au Comité de direction du projet aux côtés de la Société scientifique de médecine générale (SSMG).»

Ce projet est subventionné à hauteur de 512.000 euros dont 210.000 euros à charge de l’Inami et 302.000 euros à charge de la Région wallonne. Une convention entre l’Inami, la Région wallonne et le FAGW précise les modalités de mise en œuvre de ce projet reconduit pour l’année 2017. Les formations sont variées: certificat e-Health, inscription des patients sur le RSW, Gestion électronique du DMG, les services médico-administratifs (MyCareNet), constituer et publier un SUMEHR dans InterMed, rédiger une prescription via Recip-e, e-1/3 payant, e-facturation...
Au niveau de sa philosophie de l’e-santé, la ministre souligne qu’elle rejoint la vision du Réseau Santé Wallon «selon laquelle l’échange de données en e-santé doit s’inscrire dans le cadre de la relation thérapeutique et de la continuité des soins. C’est dans ce sens que la Wallonie a défini son cadre juridique: à savoir que ce sont les prestataires de soins qui détiennent, collectent, conservent les données de santé de leurs patients, dans le strict respect du secret professionnel, de la liberté thérapeutique et des droits du patient.»

Enfin, elle entend poursuivre la sensibilisation au travers de ses rencontres au niveau du ressenti des professionnels de santé face à l’e-santé. Elle rappelle les chiffres intéressants  de deux études réalisées en 2016 dont celle de la Fédération des Associations des Médecins généralistes de Charleroi portant sur la vision de l’e-santé par les médecins. «Les résultats montraient que 86 % utilisaient le numérique en santé et que 7 médecins sur 10 voyaient l’informatique sous un bon œil. Par contre, 76 % souhaitaient être aidés notamment pour les aspects administratifs.»

La seconde étude, réalisée par la Fédération des Associations de Généralistes wallons (FAGW), s’inscrivait dans le cadre des formations en e-santé qu’elle organise. «De cette enquête, il ressortait que 68,9 % possédaient un certificat E-Health et, en même temps, que 84 % souhaitaient être davantage formés en e-santé», rappelle la ministre.

A court terme, elle n’envisage toutefois pas de mener ou de commander une nouvelle enquête sur cette thématique pour soutenir son action ou sa réflexion.

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Derniers commentaires

  • Yves GAILLIEZ

    04 octobre 2017

    Quid de la liberté intellectuelle du médecin qui, dorénavant,avec la digitalisation de la santé, devra suivre des " protocoles" thérapeutiques établis par les pouvoirs publics sans quoi le patient risque de ne pas être remboursé et le médecin de ne pas être honoré? C'est le début d'une médecine d'état, avec des médecins fonctionnaires, appliquant des schémas diagnostiques et thérapeutiques établis par le pouvoir en place, en fonction, bien sûr, de critères économiques et non plus scientifiques ou simplement humains. Sans parler de l'influence des lobbies pharmaceutiques sur les instances qui décideront des "protocoles" agrées ou non. Bienvenue dans le pire des mondes!!