« Les cercles wallons auraient intérêt à se regrouper et se professionnaliser » (Dr M. Meuris)

Lundi, de nombreux centres de vaccination ont ouvert leurs portes en Wallonie, inaugurant la phase 1B de la campagne de vaccination covid. C’est le cas dans l’arrondissement de Verviers, où le cercle local, l’Agef, gère trois centres. Des cercles plus petits ou moins structurés sont-ils taillés pour pareille aventure ? Sans épuisement de leurs leaders ?

« L’Agef est responsable de la gestion de trois centres locaux de vaccination (*), dont un ‘majeur’, auxquels s’ajouteront des antennes intermittentes – ou itinérantes, ce n’est pas encore bien clair », décrit le Dr Michel Meuris, son président. Le cercle de l’Est francophone est finalement ‘rentré’ dans le dispositif wallon, après avoir initialement grogné devant les emplacements définis par la Région et obtenu quelques aménagements.

Depuis, le cercle - comme d’autres en Wallonie - responsabilise le fonctionnement des centres pour tout ce qui est non logistique et non administratif, soit le travail qu’y abattent « des médecins qui supervisent l’activité, des infirmiers - ou habilités - qui vaccinent et des pharmaciens qui gèrent les stocks et préparent les doses ». La première journée s’est avérée fluide. « On tourne environ aux 2/3 de la capacité, puis on montera en puissance. Il y a un directeur médical général qui coordonne le tout, plus deux directeurs médicaux par centre », indique le Dr Meuris.

Manque d'anticipation

Au risque de « passer encore pour le ‘râleur’ de service », ce dernier regrette une impréparation administrative de la campagne, un manque de formalisation des relations avec les professionnels qui s’activent dans les centres : « on a ouvert, mais le cercle ne dispose pas réellement d‘écrits - pas de convention de collaboration signée, pas de documents en matière d’assurance des participants… Ce sont pourtant des aspects qui auraient pu être anticipés. A croire que les autorités misent sur le sens des responsabilités des médecins et leur empathie pour les patients, qui les poussera à se lancer sans que les choses soient formalisées. »

Fusion de cercles

Le Dr Meuris soulève par ailleurs la question de l’intérêt d’un maillage du territoire par « des cercles d’une taille suffisante, bien organisés, et qui correspondent à des bassins de soins et de vie, quitte à ce qu’il y ait fusion de cercles plus réduits. Cela fait à présent 7 à 8 ans que l’Agef s’est véritablement structuré, en s’adjoignant des compétences sur le plan de la coordination, de la garde, de la communication, de la GRH… Soit une riche palette de compétences qui permet d’avoir une structure crédible et des réactions rapides lors de défis organisationnels comme ces centres. Une professionnalisation des cercles fait aussi que les MG du comité ne sont pas obligés d’arrêter leur pratique pour tout gérer. » Pour le MG, une fois la crise du coronavirus endiguée, c’est un sujet qui mériterait d’être débattu avec la Région, « par exemple lors des fameuses ‘Assises de la 1ère ligne’ qui ont été, vu les circonstances, postposées ».

Un abcès à percer

Le président confirme encore que les MG de Verviers sont demandeurs de pouvoir vacciner dans les cabinets. « D’après moi, il y a à propos de ce dossier un problème qui n’est pas exprimé clairement par les décideurs, le problème financier. Une consultation ou une visite, c’est un acte payé par le Fédéral ; la vaccination, c’est de la prévention, ça relève des Régions. Il y a vraisemblablement là un abcès à percer... »

(*) à Pepinster, Malmedy et Herve

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Derniers commentaires

  • Jean-Louis MARY

    03 juillet 2021

    En France cela fait quatre mois que les gènéralistes vaccinent en cabinet et les pharmaciens vaccinent également , encrage local et humain, simple et meilleur marché.
    En Belgique , la santé publique snobe la première ligne , particulièrement les généralistes , cela en dit long sur ses intentions futures …

  • Louis-Marie VASSEN

    19 mars 2021

    Clair, net, excellent ! Dr L.M. VASSEN - Lambermont