Les détecteurs de somnolence n'influencent pas réellement les habitudes de conduite des conducteurs, selon une étude publiée en juin parl l'ancien Institut belge pour la sécurité routière (IBSR) devenu Vias. Les appareils testés dans l'étude n'ont pas permis aux conducteurs d'avoir meilleure prise de conscience de leur état de fatigue ni des risques qui y sont associés.
L'Institut Vias a demandé à trente personnes de tester trois détecteurs portatifs de somnolence au volant pendant une période d'un mois. Les conducteurs sélectionnés effectuaient régulièrement de longs trajets hors agglomération, de préférence sur autoroute, passaient plus de 4 heures par jour au volant ou conduisaient régulièrement durant les heures dites "à risque" comme la nuit.
Trois appareils ont été testés et les résultats montrent que ceux-ci n'ont pas permis aux conducteurs une meilleure prise de conscience de leur état de fatigue. En effet, seuls 14,9% des avertissements ont été considérés comme justifiés par les conducteurs lors du test avec la caméra d'analyse faciale. Pire, à peine 1,9% des alertes mentionnées par la bague anti-somnolence ont été prises en considération par le conducteur.
De plus, lorsqu'un signal est pris en considération, les moyens entrepris pour remédier à la somnolence constatée ne sont pas appropriés. Ainsi, 36,7% des conducteurs n'adoptent tout simplement aucune stratégie. Ils sont 30,3% à avoir allumé la radio ou écouté de la musique et également 30,3% à avoir décidé de manger ou boire. Faire une pause ou une sieste reste pourtant le meilleur remède, selon l'Institut Vias, mais cette solution n'a été citée que dans 3% des cas.
Malgré l'impact limité des différents dispositifs actuels, l'Institut Vias ne rejette pas l'idée. Les conducteurs qui ont participé à l'étude n'écartent en effet pas la possibilité de voir des dispositifs plus fiables apparaître à l'avenir.