«Il est indispensable d’assurer une garantie scientifique d’efficacité, une formation ainsi qu’un honoraire spécifique des médecins pour la gestion et le traitement des données recueillies», affirme Daniel Senesael, député fédéral PS.
Du côté de l’opposition fédérale, le regard sur la politique de l’e-santé de la ministre VLD est sans concession. Daniel Senesael, PS, député fédéral à la Chambre, qui suit la commission santé en la matière, s’inquiète des actes posés par le gouvernement: «Avec les économies drastiques décidées par Maggie De Block dans le secteur de la santé, son action se limite à la mise en place de projets-pilotes qui, s’ils s’avéraient efficaces et utiles, ne pourront être généralisés faute de moyens disponibles.»
Pour lui, en matière de sécurisation des données il est indispensable de prévoir un encadrement suffisant de ces nouvelles technologies : assurer une garantie scientifique d’efficacité, une formation ainsi qu’un honoraire spécifique des médecins pour la gestion et le traitement des données recueillies.
Les médecins justement, il veut poursuivre leur accompagnement : «Ils sont déjà sensibilisés à la nécessité de s’informatiser : une multitude d’incitants ont été mis en place sous les précédentes législatures comme la prime télématique ou les honoraires supplémentaires liés au DMG. Cette sensibilisation doit être poursuivie et intensifiée, notamment dans le cadre du dossier patient informatisé et de la prescription électronique. » Il insiste sur le fait que « chaque patient puisse donner un consentement éclairé pour le partage de ses données médicales et que la protection de ses données privées soit garantie.»
Pour lui, la protection des réseaux des hôpitaux est une priorité : «Un comité d’avis au sein du Parlement se penche actuellement sur la problématique du big data mining dans les soins de santé. De nombreuses auditions sont en cours. Ses conclusions nous permettrons sûrement d’améliorer le système actuel.»
Enfin, ils s’interroge sur la liberté des patients dans certains cas au niveau des soins en dehors des hôpitaux: «Il ne faudrait pas que l’objectif de réduction des coûts se fasse au détriment de la qualité des soins et du confort de vie des patients. Beaucoup d'entre eux, dans le cadre d'une maladie chronique lourde, sont à disposition du marché des dispositifs médicaux dont les entreprises les contactent parfois directement pour leur proposer une offre générale et installer des appareils tels que des oxyconcentrateurs, des machines destinées aux dialyses rénales, des pompes antidouleur, etc.. Se posent dès lors des questions en termes d'éthique, de sécurité des données et de qualité pour les patients, qui se retrouvent seuls face à ce marché en plein essor. Si l'on ne protège pas les patients, on pourrait s'aventurer vers une politique dangereuse et qui serait menée à leur détriment.»