Peut-on prévenir le suicide des médecins ? 

Le mardi 26 avril prochain à 20 heures, "Médecins en Difficulté" organise un webinar dont la thématique sera : « peut-on prévenir le suicide ? » sous la direction de M. Yoan Cecco et du Dr Didier Piquard. L'organisme poursuit son travail de sensibilisation des médecins dont la charge de travail est si intense qu’ils se heurtent à leurs limites physiques et mentales et qu’ils peuvent en devenir plus vulnérables. 

Récemment, le professeur Gwendolyn Portzky (UGent) avait donné des chiffres en guise d'introduction à sa présentation dans une formation organisée par l'association flamande Doctors for Doctors (D4D). À l'échelle internationale, des chiffres provenant des États-Unis montraient, selon elle, que les médecins masculins sont 70 % plus susceptibles de se suicider que les hommes de la population générale. La situation est encore pire pour les femmes médecins, dont le risque est deux à quatre fois plus élevé. En outre, on constate déjà une augmentation du taux de suicide chez les jeunes médecins.
Des spécialités plus à risque
Ces chiffres alarmants sont un peu moins élevés selon les données du Royaume-Uni, même dans la mesure où les médecins masculins présentent un risque légèrement inférieur à celui de la population générale. Toutefois, il convient de noter que les femmes médecins présentent un risque deux fois plus élevé. Certaines spécialités seraient plus à risque : les anesthésistes, les médecins généralistes et les psychiatres.
Une étude de Domus Medica (2016) sur la prévalence du suicide, entre 2004-2012, donnait un ratio similaire à celui du Royaume-Uni pour le risque chez les femmes et les hommes. 

Manque d’aide pour les médecins

Des études plus récentes font état d'un manque d'aide pour les problèmes psychologiques. Par exemple, parmi les étudiants en médecine dont le dépistage de la dépression s'est révélé positif, seuls 22 % ont eu recours à l'aide des services de santé mentale (étude de 2002). Les obstacles sont le manque de temps (48%), la confidentialité (37%) et l'impact sur la carrière, ainsi que la peur de la stigmatisation des "problèmes mentaux" (30%). Il y a aussi les coûts (28%) pendant la période d'étude, qui ont poussé les gens au suicide, et la peur (26%).

Les médecins essaient de se suicider avec des médicaments, non seulement parce qu'ils en ont une connaissance accrue, mais aussi parce que les médicaments leur sont plus accessibles.

Impact de la pandémie
Le Pr Portzky a aussi précisé, avec prudence, toutefois, que « les tentatives de suicide étaient plus faibles en 2020 par rapport aux années précédentes, avec toutefois quelques hausses pour les mois de juin et août". La ventilation par sexe ou par âge n'est pas encore disponible. Localement, toutefois, les chiffres en Flandre orientale et à Bruxelles-Capitale étaient plus élevés en 2020 qu'en 2019.... 

> Plus d’infos et inscription au webinar sur https://webinars.medecinsendifficulte.be

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    02 mai 2022

    C'est un argument de plus à verser au dossier de la limitation des Nos INAMI, maintenant par le biais de concours d'entrée aux études...
    Ne pas voir la pénurie est criminel de la part de notre pouvoir politique !

  • Paul JONCKHEERE

    21 avril 2022

    Les medecins se suicident souvent avec des medicaments.