Réforme de l'Etat - Partir d'une vision de l'avenir de la santé, demandent les mutualités

Les mutualités n'ont pas tranché le point de savoir s'il fallait transférer davantage de compétences de santé vers les entités fédérées ou, inversement, en renvoyer au fédéral. Elles demandent que toute future réforme institutionnelle se fonde sur une vision d'avenir des soins de santé et de la politique de santé en général.

Le collège intermutualiste souhaite ne pas reproduire le scénario de la 6e réforme de l'Etat. Partant d'une volonté d'une plus grande homogénéité des compétences, elle a abouti à une complexité plus grande, constate-t-il. Et, dix ans plus tard, des matières qui devraient être réglées au niveau des entités fédérées le sont toujours au niveau fédéral. 

"Une réforme de l'État est un moyen et non une fin en soi. Il faut voir quelle est la valeur ajoutée pour le patient. Nous croyons dans une approche décentralisée, proche du patient, mais le modèle idéal n'existe pas. Avant de mettre quelque chose sur le papier, il faut réaliser une analyse approfondie avec le terrain, sinon on aura un statu quo", a expliqué vendredi le président de ce collège, Luc Van Gorp, par ailleurs président des Mutualités chrétiennes, devant la commission parlementaire d'évaluation des réformes de l'Etat depuis 1970.

Les différentes mutualités du pays mettent en avant cinq principes pour préparer une nouvelle réforme institutionnelle. Elles demandent que l'on se fonde sur une définition de la santé, un thème qui va au-delà des compétences des différents ministres de la Santé; que la solidarité interpersonnelle soit la plus grande possible afin que chaque habitant du pays puisse compter sur des soins égaux; que les soins soient proches des gens; que la société civile joue un rôle crucial dans la cogestion des soins de santé et que des différences de normes entre entités ou de remboursements ne créent pas une concurrence déloyale entre les acteurs de la santé.

"Nous avons besoin d'un changement de paradigme", a encore plaidé M. Van Gorp, en rappelant qu'actuellement la Belgique ne comptait pas moins de 490.000 malades de longue durée malgré plus de 30 milliards d'euros dépensés chaque année. "À terme, nous voulons éviter une médecine à deux vitesses, une pour ceux qui peuvent se la payer et une autre pour ceux qui ne le peuvent pas".

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.