1733 : « Les autorités veulent nous imposer leur manière de travailler » (Dr Guy Delrée, FAGW)

Les médecins ont à maintes reprises attiré l’attention des autorités sur les difficultés créées par les changements qu’elles voulaient introduire dans le fonctionnement du 1733. Après un premier temps de dialogue apparent, Ils ont aujourd’hui le sentiment qu’on ne les écoute plus. Les négociations sont pratiquement au point mort. Dans les régions en pénurie des MG sont de plus en plus nombreux à se dire prêt à déménager.

La circulaire du 21 novembre 2022, qui voulait imposer de nouvelles manières de fonctionnement du 1733 est maintenant d’application depuis le 1er mars après un dernier report de 15 jours. Est-ce à dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Absolument pas. « Il y a encore des heurts », nous dit le Dr Guy Delrée, président de la FAGW. Tout n’est pas réglé mais il n’y a pas de dialogue, même pas de promesses de discussions. Au contraire, en lieu et place du dialogue, « nous subissons des contraintes. Les autorités font le gros dos et veulent nous imposer leur manière de travailler ».

Plusieurs postes de garde ne bénéficient toujours pas du tri, « alors que nous l’avions demandé », explique le Dr Delrée. Pour rappel, à la date du 1er mars, plusieurs postes de garde s’étaient vus « rétrogradés » à la phase zéro du fonctionnement du 1733 sous prétexte que le SPF n’avait pas reçu d’informations sur les mesures d’adaptation qu’ils avaient prises pour s’inscrire dans les nouvelles directives. 

Parmi les nouvelles obligations que la circulaire voulait imposer aux postes de garde, figurait la présence d’une personne qui puisse lire dans les 15 minutes les informations envoyées par le 1733 en langage standardisé. Cela imposait en pratique, dans un certain nombre de cas au moins, l’engagement d’une secrétaire ou le recours à des prestataires extérieurs. L’INAMI et le SPF Santé publique avaient promis d’examiner les estimations des dépenses supplémentaires que cela entraînerait et d’apporter un soutien financier. « Sur ce point-là », dit le Dr Delrée, « les choses bougent tout de même. L’INAMI met à la disposition des postes de garde des moyens d’assurer ces nouvelles fonctions de secrétariat ».   

Un des points de désaccord les plus importants est la suppression de la nuit profonde, que nous appelions la nuit noire. Elle va de 23h à 8h du matin. Un bon tri des patients est particulièrement important à cette période de la nuit, à la fois pour des raisons de repos et de sécurité du médecin, d’efficacité et d’économie. La circulaire du 21 novembre n’en fait plus mention. Cette suppression ne fait l’objet d’aucune négociation. Le mécontentement est grand.

Dans les régions en pénurie, les médecins sont déjà sous forte pression et ont des journées très lourdes.En plus de cela, ils doivent prester à n’importe quelle heure de la nuit, ils n’en peuvent réellement plus. Ces zones en déficit d’attractivité voient arriver de réelles menaces sur la rétention des MG, qui sont de plus en plus nombreux à se dire prêt à déménager vu que les conditions de travail se dégradent. Et sur le plan de l’organisation de la profession, comme la vie des cercles, la formation ou autres, ils ne trouvent plus  le courage ni le temps de faire ce qui devrait être fait.   

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