Arrêté agrément: «de quoi éviter un appauvrissement de la médecine générale»

Roland LemyeL’arrêté ministériel du 24 décembre 2015 à propos des conditions de maintien du titre de MG est une bonne nouvelle pour les médecins généralistes menacés d’exclusion de l’agrément, commente l’ABSyM. «La flexibilité de carrière est un élément important et une liberté dont doivent pouvoir jouir les médecins.»

L’ABSyM, par la voix de son vice-président Roland Lemye, commente l’arrêté ministériel de Maggie De Block paru «en catimini juste avant les fêtes» sur les critères de maintien de l’agrément en médecine générale. Pour rappel (Medi-Sphere n°504), le nouveau texte limite ces derniers à l’actualisation de compétences/connaissances via de la formation médicale continue, «critère somme toute logique et incontournable mais n’excluant personne qui fasse œuvre utile et une médecine de qualité», indique l’ABSyM.

Le Dr Lemye revient sur «l’équilibre précaire» traduit, après dit-il des années de discussions, par l’arrêté de 2010. Ce dernier contenait des critères qui «excluaient tous ceux qui n’avaient pas une pratique classique» (réservant le titre aux médecins effectivement installés, tenant les dossiers de leurs patients, ayant un minimum de patientèle, participant à un service de garde). Avec, reconnaît le syndicaliste, des garde-fous, comme une menace de perte d’agrément s’effaçant pour ceux qui partageaient leur temps entre omnipratique et exercice particulier, et des délais longs (cinq ans + deux) avant toute mesure effective.

Roland Lemye déplore que «la bonne intention qui consistait à offrir à la médecine générale un statut ‘presque’ équivalent à celui de la médecine spécialisée» se soit accompagnée «d’une espèce de coercition vis-à-vis des médecins qui ne s’inscrivaient pas dans le moule» - et ce, même si leur activité était réellement utile à la société.

Considérant que cinq ans de discussions au sein du groupe de travail ‘médecins généralistes’ du Conseil supérieur n’avaient pas permis de débloquer la situation, il trouve que Maggie De Block était en droit de le faire. «Aux intéressés, maintenant (la plupart le faisait déjà), d’organiser la formation continue spécifique à leur activité et à créer de nouvelles sections (ce qui n’est pas exigé mais leur apporterait une consistance désormais inattaquable) d’accréditation.» Une perte d’agrément des confrères actifs en planning familial, médecine scolaire, soins palliatifs (…) aurait été «un appauvrissement de la MG, une perte inestimable d’activités potentielles. (…) Comme toute l’Europe, l’ABSyM souhaite une médecine générale compétente, assumant un rôle indispensable et en complémentarité avec la médecine spécialisée. Il serait paradoxal, pour la valoriser, d’en limiter les frontières.»

Le Dr Lemye signale du reste que l’ABSyM n’a jamais été opposée à ce qu’une remise à jour soit attendue de ceux qui pratiquent à titre exclusif pendant de nombreuses années ces activités particulières spécialisées et veulent ensuite revenir à une médecine générale classique.

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