Augmenter la prime pour le DMG et élargir la portée de la prime renforcée pour les malades chroniques, pour le Dr Kevin Pirotte (GBO) c’est un pas dans la bonne direction mais c’est toujours insuffisant ! Il faudrait aussi que le DMG devienne un outil plus utile dans la pratique médicale quotidienne et que les médecins puissent s’en servir plus largement comme moyen de communication entre la première ligne de soins et la seconde ligne.

Dans ses « mesures de printemps », le ministre Frank Vandenbroucke annonce « un meilleur financement du suivi des patients chroniques ». Il avait déjà été prévu de porter la prime du DMG à 67,12 euros pour les patients ayant le statut de malade chronique et âgés de 30 à 85 ans.  En plus de cela, le ministre a annoncé le week-end dernier une augmentation de plus de 20 % le DMG pour les patients plus jeunes et plus âgés atteints de maladies chroniques. Les versements sont prévus pour septembre 2024.

« C’est une bonne nouvelle », commente le Dr Kevin Pirotte (GBO), « mais il faut aller plus loin et repenser l’outil ! Le GBO a toujours plaidé pour que le « DMG concerne tous les patients, du plus jeune au plus âgé et du plus fragile ou isolé au plus entouré ». Pour Kevin Pirotte, il faudrait aussi revoir les mentions qui doivent figurer dans le DMG. Comme le rappelle l’article 22 du Code de déontologie médicale : « Le médecin tient à jour pour chaque patient un dossier dont la composition et la conservation répondent aux exigences légales et déontologiques. Dans le respect du secret professionnel, le médecin gère le dossier des patients qui est un outil de travail, un moyen de communication, un point de référence qualitatif et un élément de preuve. À l’instar du Sumehr, le DMG n’est pas un dossier distinct. Il comporte des éléments déterminant du dossier patient (bref contenu d’informations médicales d’urgence, antécédents importants du patient, etc.). 

Selon Kevin Pirotte, le dossier DMG doit encore être amélioré ! L’ouverture du DMG devrait se faire à l’acte, après accord du patient et du médecin de famille. En effet, le GBO revendique une inscription systématique de tous les patients et la possibilité d’un renouvellement automatique (sans contact/an obligatoire), tout en garantissant la liberté pour le patient et pour le prestataire de mettre fin au contrat. L’émergence du statut de « patient nécessitant des soins complexes » doit déboucher sur une revalorisation des honoraires annuel global du DMG. Le but de ce statut est d’obtenir une meilleure prise en charge des patients, un meilleur remboursement, l’accès à certains dispositifs (appareil de mesure ambulatoire), une prise en charge plus globale au sein de la première ligne et une collaboration structurée avec la deuxième ligne quand celle-ci est nécessaire.

La valorisation des honoraires du DMG est une bonne nouvelle car c’est une petite reconnaissance des tâches de l’ombre des médecins de famille qui ne peuvent pas nécessairement être payées (la charge administrative, les communications avec les autres professionnels de la santé pour améliorer la prise en charge de son patient…). Néanmoins, des stimuli financiers plus importants sont nécessaires pour inciter à transformer les DMG en DMI. Le dossier médical global doit rester entre les mains des médecins de famille qui connait son patient car c’est le seul médecin ayant un suivi longitudinal dans le temps (de l’enfance, à la fin de vie). Et le Dr Pirotte de rappeler en conclusion que « le GBO est le syndicat médical qui défend tous les médecins généralistes, conventionné ou non conventionné, quel que soit leur mode de pratique (à l’acte, au forfait ou New Deal), à Bruxelles et en Wallonie. 

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