Avez-vous le profil du «MG idéal» pour un patient âgé?

Solidaris, via son antenne spécifique Espace Seniors, s’est intéressée à la polymédication des aînés, en se penchant plus précisément sur la relation que ceux-ci entretiennent avec leurs médicaments et avec leur MG-prescripteur. De l’analyse émergent des éléments que les seniors interviewés trouvent fondamentaux chez un MG. 

D’entrée de jeu, une précision: l’étude signée Espace Seniors est une analyse de type qualitatif, par entretiens semi-directifs, auprès d’un tout petit nombre de patients seulement (cinq aînés, de 62 à 77 ans, vivant tous à domicile et majoritairement à la capitale). Cette réserve posée, notons que les conversations ont été orientées de façon à évoquer des thèmes constants tournant autour du médicament: comment les participants vivent-ils la prescription, savent-ils pourquoi ils prennent telle ou telle spécialité, sont-ils bien informés sur les effets secondaires, quelle est l’attitude de leur médecin traitant face au renouvellement de prescriptions de spécialistes, face au principe de dé-prescription, etc.

Le fait de prescrire est apparu comme un acte non isolé, s’inscrivant dans le contexte de la relation médecin-patient, indique Espace Seniors. A l’analyse des témoignages, l’association a identifié une poignée de facteurs que les seniors considèrent importants dans les rapports avec un médecin de famille. Quatre éléments, qui cernent les contours du «MG idéal», ont été spontanément évoqués par tous les interviewés.

Le premier est le temps accordé par patient. Les répondants aspirent, en somme, à ce que le généraliste puisse consacrer (au moins) une demi-heure à chacun. Certains se plaignent de se sentir expédiés. Le «quart d’heure réglementaire» observé par leur MG ne leur permet pas toujours d’exprimer tout ce qu’ils souhaiteraient exprimer – en ce compris des questions ou réserves qu’ils nourrissent par rapport à une partie de leur traitement.

Second attribut du généraliste rêvé: sa disponibilité. Pour les participants, un médecin traitant, ça doit pouvoir se rendre disponible. Etre relativement présent, avoir un remplaçant. Et aussi se déplacer: beaucoup d’aînés attendant une visite à domicile le jour où ça ne va pas.

Troisième qualité espérée: la capacité de nouer un dialogue «vrai», qui s’élargisse parfois au-delà du strictement médical, s’attachant au psychologique, au social. Pour l’une des seniors participantes le MG idéal «est quelqu’un qui s’intéresse aux gens, qui fait attention à l’examen physique… mais qui sait aussi écouter».

Enfin, apparaît dans le portrait-robot du bon médecin un facteur contre lequel il ne peut rien: son âge. Les répondants, ayant aux deux tiers plus de 70 ans, préféreraient un MG «jeune mais pas trop». Comprenez, 40-45 ans. Pourquoi? Il faut que son cursus ne soit pas trop loin derrière, dans l’intérêt de la fraîcheur de ses connaissances, mais qu’il ait néanmoins accumulé un peu d’expérience.

Espace Seniors souligne encore avoir remarqué dans son échantillon le souhait d’une relation plus symétrique, moins fondée sur le modèle «autoritaire» du médecin-expert et du patient passif. Les seniors interrogés aspirent, conclut l’association, à une relation «de type coopération-partenariat ou autonomie-facilitation, y compris en termes de prescription médicale». 

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