Budget 2017: pourquoi le GBO a voté contre

Lundi, le comité de l’assurance de l’Inami a adopté, au second tour, à la majorité simple, la proposition de budget 2017 préparée par les OA. Le Cartel, coalition syndicale dont fait partie le GBO, a émis un vote négatif. Ce qu’il ne digère pas: une indexation qui n’aurait été que partielle. «Les médecins ont déjà fourni assez d’efforts.»

La proposition budgétaire 2017 préparée par des mutualités est passée par le chas de l’aiguille, avec des abstentions sur le banc médical: celles de l’ABSyM et d’AADM, le syndicat de MG flamands émanant de Domus Medica (lire par ailleurs sur ce site).

Le Cartel GBO-MoDeS-ASGB, pour sa part, a voté ouvertement contre ce texte qui prévoit des économies à hauteur de 660 millions. «Ce qui nous a heurté, c’est qu’il envisage, pour les médecins, un nouveau saut partiel d’index», commente Paul De Munck, président du GBO. Il signale également que, si les médecins n’exigent en rien d’être une ‘caste’ épargnée par les efforts généralisés qu’on réclame à toute la population et si les OA soutiennent qu’ils y ont moins perdu que d’autres, «il est perturbant de voir que les périodes de référence pour calculer leur index ne cadrent pas avec celles retenues pour les salariés. Cela laisse un goût de comparaison de pommes et de poires…»

Pour le reste, le GBO indique qu’il aurait pu «se rallier globalement à la vision de la note. Notamment, à cette idée de construire un budget en définissant des priorités stratégiques pour augmenter l’efficience et la qualité. Nous nous sommes toujours prononcés contre les mesures aveugles, linéaires, mais en faveur d’économies intelligentes, concertées.»

Pas touche à la norme

Le GBO rejoint encore les mutuelles, indique Paul De Munck, sur le fait qu’il faut «à présent respecter la norme de croissance du budget fixée en début de législature. Alors que le gouvernement a imposé au secteur des économies supplémentaires de 140 millions par an, il n’est pas possible d’encore raboter les 1,5%.» Le GBO ajoute être aussi au diapason avec les OA sur le point du respect du «pacte pharmaceutique» intervenu entre gouvernement et industrie. «Ce qui a été décidé doit être respecté. Il n’est pas tolérable de réclamer des efforts aux autres acteurs pour compenser ce non-respect.» Par ailleurs, «les mutuelles estimaient qu’il était encore possible de récupérer 125 millions, ce qui n’est pas rien, en continuant à encourager certains réflexes en matière de prescription, en DCI, meilleur marché, pas hors EBM,  etc. Nous ne sommes pas contre.»

En fait, pour faire bref, n’eût été cette pierre d’achoppement de l’index incomplet, le GBO voyait même poindre dans la note «certains aspects positifs pour la médecine générale au sein d’une première lige renforcée», avec des pistes comme la prévention du burn out ou l’extension du groupe cible pour le prétrajet diabète.

Pas à l’abri d’un passage en force

Prochaine étape: le vote du budget, lundi prochain, au conseil général de l’Inami, au sein duquel les prestataires de soins n’ont pas voix (délibérative) au chapitre. Le dossier est hautement évolutif, le cabinet De Block travaillant également à sa propre copie. Pour mémoire, l’an dernier, fait inédit, la ministre était passée outre le projet du conseil général pour imposer sa copie, que le gouvernement avait validée. «Les commentaires que nous donnerons de ce budget 2017 pourraient encore bien se nuancer…», conclut le Dr De Munck, en fonction de la tournure des événements. Dont le fait que l’ensemble des Belges soient, à nouveau, ou pas, soumis à un saut d’index. 

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