Depuis fin mars, l’infection confirmée au SARS-Cov-2 peut être reconnue comme maladie professionnelle. En date du 9 juin, Fedris, l’Agence fédérale des risques professionnels, avait reçu 3.460 déclarations introduites par la médecine du travail et 467 demandes d’indemnisation.
Le covid-19 est reconnu comme maladie professionnelle chez les salariés de la santé confrontés à un risque accru de contamination, comme le personnel hospitalier des urgences, soins intensifs et unités covid-19, ou encore les travailleurs assumant des activités spécifiques à risque (transport, tri, prélèvement, etc.). Sous conditions, une demande de reconnaissance de maladie professionnelle peut donner lieu à une indemnisation pour incapacité temporaire de travail ou un remboursement de la quote-part personnelle dans les frais médicaux.
Le 12 mai, Fedris avait reçu 1.506 déclarations de covid-19 introduites par des conseillers en prévention/médecins du travail. Le 26 mai, ce total était passé à 2.426 et à la dernière actualisation, le 9 juin, à 3.460. Près de la moitié (47%) de ces déclarations correspondent à des cas déclarés dans les hôpitaux généraux et, pour 21% autres pourcents, en MR + MRS. Le détail par profession montre que ce sont les infirmiers les plus concernés (40%) ; le total inclut également 136 médecins.
Quant aux demandes d’indemnisation, on en dénombrait 181 au premier bilan, 330 fin mai, et désormais 467. Elles émanent près de 8 fois sur 10 de femmes, avec une plus forte représentation des tranches d’âge 30-39 et 50-55. On trouve dans ce total trois demandes de proches à la suite d’un décès (deux infirmières de 51 et 50 ans, l’une qui travaillait en milieu hospitalier, l’autre résidentiel, et une dame de 49 appartenant au personnel de maintenance). « Les soins de santé ont été octroyés pour 20 demandes. Pour 81 demandes, une décision a été prise accordant une période d'incapacité temporaire », indique Fedris. La majorité des dossiers sont en cours d’examen, hormis 22 qui ont été rejetés car le demandeur n’était pas éligible à une intervention - un praticien indépendant, par exemple.
Bénévoles et jobistes
Par ailleurs, un « Fonds Covid-19 Volontaires » a été institué le 11 juin au sein de Fedris, qui assure automatiquement les bénévoles et étudiants jobistes actifs dans les hôpitaux, la Croix-Rouge, les MRS, les banques alimentaires… où ils encourent un risque majoré de contracter la maladie et, hélas, d’en décéder. Il versera une indemnité unique allant de +/- 9 à 18.000 € à certains proches de la victime en cas de décès survenu entre le 10 mars et le 1er juillet, plus une intervention pour les frais funéraires.