La Plateforme de première ligne wallonne, la PPLW, a réfléchi à une façon de distribuer efficacement les équipements de protection individuelle (EPI) aux prestataires de l’ambulatoire wallon. Elle conclut à l’intérêt d’exploiter le circuit connu et informatisé des officines. Elle a soumis hier à la ministre régionale de la Santé une proposition en ce sens.
La coupole de la première ligne wallonne part du constat que, jusqu’ici, toutes les distributions de matériel ne se sont pas révélées des modèles d’efficacité. Elle cite, en vrac, des filières différentes et pas aussi concluantes par métier et par endroits, mobilisant ou non des organisations professionnelles locales (comme les cercles), s’appuyant parfois sur des listings lacunaires (on se souvient des protestations des infirmiers) …
La PPLW regrette en outre des carences dans l’information des prestataires quant à l’approvisionnement sur lequel ils peuvent tabler de la part des pouvoirs publics. Cela conditionne pourtant leurs démarches - énergivores - pour se procurer eux-mêmes des protections dans un timing et à un prix acceptables.
La PPLW propose donc à Christie Morreale une piste organisationnelle pratique pour la répartition des EPI: exploiter le réseau existant des pharmacies. C’est, dit-elle, « un système déjà très bien organisé, ancré sur le terrain local et doté d’un système informatique performant permettant une gestion efficace de l’information ». D’autre part, la PPLW propose de fournir aux autorités du feedback quant aux besoins en EPI définis par métier et par semaine, pouvant être relayé vers le Fédéral.
Une liste en cours d’élaboration en son sein, que la PPLW soumettra à la Région, préciserait la spécificité et la quantité autorisée de matériel par type de métier et la fréquence des livraisons. Des conditionnements adaptés et porteurs d’un CNK spécifique (numéro de code national) seraient livrés par l’autorité fédérale vers les dépôts des grossistes répartiteurs wallons, tels que listés par l’AFMPS (l’Agence du médicament), qui alimenteraient à leur tour les officines, sur commande. Le CNK, précise la PPLW, permet une identification aisée du matériel en pharmacie, mais aussi l’encodage au nom du professionnel et la traçabilité via le DPP, le dossier pharmaceutique partagé.
De leur côté les professionnels devraient, en donnant leur consentement à ce suivi, pouvoir commander leurs EPI à la pharmacie dans les quantités convenues (cf. supra). Ils enlèveraient le matériel selon un calendrier à convenir et sur présentation au pharmacien de leur carte d’identité, voire de leur numéro Inami. Le pharmacien encoderait ce qu’il dispense comme matériel à chacun via le DPP.
Voilà, en gros, le mécanisme envisagé qui n’est donc encore qu’une proposition. Resterait à négocier un montant forfaitaire avec les grossistes pour le travail de stockage et de livraison, poursuit la PPLW. Et il faudrait également définir une somme forfaitaire à allouer aux pharmacies pour rétribuer leurs opérations de vérification, dispensation, encodage et rapportage éventuel. « Ceci doit être négocié avec les associations représentatives des pharmaciens (APB, OPHACO, AUP) », précise la PPLW.
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Daniel CLAES
19 mai 2020Quand on est dans la mouise on s'adresse aux pharmacies. Pourquoi pas aux grandes surfaces?