Examen de médecine: pas d'annulation mais une suspension pour trois étudiants “allégés”

La Cour constitutionnelle a décidé de suspendre le décret  instituant un examen d'entrée et d'accès aux études de médecine et de dentisterie pour trois étudiants "allégés". Ils devront néanmoins passer l'exament d'entrée l'annèe prochaine.

Le dossier de l'examen d'entrée en médecine est revenu sur le devant de l'actualité à la suite d'un recours en extrême urgence intenté auprès de la Cour constitutionnelle par quatre étudiants en médecine. L'objectif de la démarche était clair : obtenir la suspension et l’annulation du décret de la Communauté française. Face à cette action, la Cour constitutionnelle a décidé de ne pas annuler l'examen d'entrée pour ne pas compliquer l'avenir de tous les étudiants. Toutefois, elle a écouté les étudiants qui ont déposé un recours. Pour trois d'entre eux, la Cour a considéré que cela pouvait « causer un préjudice grave difficilement réparable aux étudiants inscrits aux études de premier cycle en sciences médicales et dentaires avant l'entrée en vigueur du décret attaqué qui ont suivi un programme allégé et qui ont réussi les cours prévus par leur convention d'allègement pour l'année académique 2016-2017 ». Elle suspend donc l'article 13 du décret, mais uniquement pour les étudiants qui ont suivi un programme allégé et qui ont réussi les cours prévus par leur convention d'allègement. Ceux-ci devront cependant passer le fameux examen d'entrée une fois leurs 60 crédits validés.

Du côté du CIUM (Comité Inter Universitaire des Etudiants en Médecine), on est rassuré: “l’examen d’entrée est un mal nécessaire, pour cette année du moins. Nécessaire car sans lui, des milliers d’étudiants (y compris ceux qui luttent actuellement pour son annulation) se verront refuser leur numéro INAMI, mais néanmoins un mal. En effet, ce filtre a été établi sur base de quotas qui ne tiennent pas compte des besoins réels de la population belge en soins de santé.”

Le CIUM n'oublie pas qu'au regard de la littérature scientifique, “l'examen d'entrée, est la plus mauvaise méthode de sélection des meilleurs futurs médecins notamment parce qu'il accroît les inégalités sociales et que la réussite de matières scientifiques fondamentales n’est pas prédictive de la réussite des matières médicales, des stages et d’une carrière dans la médecine...”

Dans le Soir, Giovanni Briganti, secrétaire général du CIUM, précise que « c’est un un soulagement pour tous les étudiants qui sont plus loin dans leur parcours d’études (...), mais c’est en même temps une charge lourde pour les reçus-collés (...) à qui on impose de passer une épreuve supplémentaire, après une année épuisante et moralement difficile.».

L'examen d'entrée et d'accès aux études concernées aura lieu le 8 septembre prochain. Afin que les futurs étudiants y soient le mieux préparés, le Cium dispensera encore toute la semaine prochaine des cours gratuits.

Pour sa part le ministre Marcourt va dans les prochaines heures réagir quand les analyses juridiques auront été réalisées à la suite de cette décision de la Cour.

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