Garde carolo : l’AG approuve un plan à 4 postes 

Hier, l’AG de la Fédération des médecins généralistes de Charleroi a avalisé un plan de déploiement de ses postes de garde s’appuyant sur quatre points de chute. Le projet, adopté par 22 des 24 associations membres présentes, va à présent être confirmé à l’Inami. 

Résumé des épisodes précédents. Charleroi est un pionnier dans la réorganisation de la garde autour d’un poste. Son PMG tourne en centre-ville depuis plus de 12 ans. Il a même élargi son activité aux soirs de semaine. L’idée avait germé, début 2018, de lui adjoindre deux structures supplémentaires à la faveur d’une vaste fusion de secteurs, l’une au nord, l’autre au sud du territoire. 

Le projet avait les faveurs de 80% de l’AG. Las… la sortie de la note De Block sur les soins non programmables, réclamant des réseaux de postes, l’adossement à l’hôpital, etc., a brisé l’élan. Sondées en mars 2018, les associations composant la FAGC avaient pris si pas le maquis à tout le moins une distance réprobatrice vis-à-vis de la vision ministérielle. Elles s’étaient prononcées pour la préservation du rôle du MG dans la continuité des soins (et non une dépossession au profit de lointains fonctionnaires), un tri des appels efficace (mais pas restrictif) et des postes ne perdant pas en autonomie par rapport à l’hôpital (synergies, passe encore ; absorption, sûrement pas !). Moralité, le dossier avait été laissé en stand-by.

En septembre dernier toutefois, à la suite d’un appel du pied de l’Inami, la Fédération s’est écartée de la copie mise au frigo pour échafauder un scénario-bis respectant la nouvelle donne. Il a été « pré-soumis » à l’Inami, indiquaient récemment à Medi-Sphère les Drs Catherine Claus, vice-présidente et responsable de la garde, et Pierre Bets, en charge des relations presse. 

 « Pré-soumis », car encore fallait-il obtenir son approbation formelle lors de l’AG du 11 décembre. C’est chose faite, nous rapporte ce matin le Dr Claus. « Notre projet d’extension des PMG a été approuvé par 22 associations présentes sur 24. Soit 47 votants, 44 pour et 3 contre ». Un plébiscite, commente la responsable de la garde, qui estime qu’il y a de quoi être « fiers du résultat » (et du boulot abattu). Elle précise avoir observé « une jeune génération enthousiaste » pour le projet. 

La FAGC va désormais pouvoir confirmer ce dernier à l’Inami « grâce au soutien de sa base », prédit Catherine Claus. Elle signale que le dossier est à ce jour « en attente d ‘approbation complète par la médico-mut et par le comité de l‘assurance ».

Nouveaux PMG de proximité

Que prévoit donc ce possible synopsis ? « Il a été conçu sur la base de cette obligation pour le MG de s’inscrire dans une ‘ coopération fonctionnelle’ (2), celle d’avoir un poste par 100.000 habitants et, en cas de réseau de postes, de voir l’un des maillons rattaché à un hôpital », détaille Catherine Claus. « Notre projet tend à mieux répondre aux besoins du patient, pas à ses attentes. Comprenez par là qu’il intègre une dimension d’éducation de la population au bon usage de la garde. L’Inami nous avait reproché une part de visites à domicile élevée. » En d’autres termes, il faut pousser les gens à se déplacer. « Le 1733 - on nous promet qu’il sera effectif ‘dans un avenir proche’… - devrait contribuer à l’objectif. »

La réorganisation s’articule en 4 zones d’un bon 100.000 habitants, desservies chacune par un poste. L’un serait ouvert H24 le week-end, un autre en semaine de 19 à 23h. Le poste ‘historique’ sis à 6.000 Charleroi déménagerait vers Marcinelle-Couillet. Les trois nouveaux s’ouvriraient à Fleurus, Courcelles et Montigny-le-Tilleul. Ce dernier PMG travaillerait en liaison mesurée avec l’hôpital Vésale. Tout ceci au conditionnel. « On ne perd pas de vue que les confrères ont, par le passé, voté contre une ‘annexion’ à des urgences hospitalières », rassure le Dr Bets. 

Au passage, il souligne toute la difficulté, dans un paysage aussi dense en hôpitaux multisites que Charleroi, de conclure une collaboration avec l’un plutôt que l’autre. « D’autant que la formation des réseaux, sur laquelle on n’a ni vue ni prise, pourrait rebattre les cartes, avec de possibles disparitions de services d’urgence existants. »  

Une récurrence qui reculerait sensiblement

Le plan serait concrétisé graduellement. Tel qu’imaginé à ce jour, il suppose un financement de 1,5 million étalé sur plusieurs années. Un montant qui tient à la démultiplication des postes, elle-même liée au fait que la périphérie de Charleroi ne dispose pas de transports en commun très développés - ce qui impose une proximité avec cette patientèle qu’on incite à se déplacer -, et aux impératifs de sécurité. « D’après nos calculs, le nouveau système se traduirait pour les confrères par une diminution de la récurrence des gardes de 40% », complète Catherine Claus.

(1)  La FAGC compte à ce jour 430 MG. Un total relativement stable, si pas légèrement ascendant grâce aux assistants et à un petit effet double cohorte. Pas de pénurie donc, mais vu la moyenne d’âge, le temps ne restera pas au beau… 

(2) En vertu de la loi « qualité » (de la pratique) publiée en mai et qui entrera en vigueur en juillet 2021, le MG a l'obligation de participer dans sa zone à une permanence organisée par une ‘ coopération fonctionnelle’ agréée

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