Le GBO réclame une modulation des honoraires de disponibilité (HdD) qui reflète la pénibilité et la rentabilité de la plage horaire qu’ils couvrent. «Il faut garantir un honoraire correct pour tous les MG de garde sur tout le territoire», indique son ex-présidente, Anne Gillet.
Il y a quelques jours, David Simon, MG à Colfontaine, partageait avec Medi-Sphère le résultat de ses calculs: selon lui, la réforme complète des Honoraires de Disponibilité (HdD) équivaudrait à une perte de +/- 10,5 millions par an pour la profession.
Le dossier a quelques années, déjà. Anne Gillet retrace les efforts de son syndicat auprès de l’Inami et de la Santé publique. «Il fallait éviter ‘LE’ piège classique : que le non-dépensé dans l’année passe sous le nez des médecins.» Or, la réorganisation progressive de la garde autour de PMG a réduit le nombre de confrères mobilisés en même temps - et par conséquent, le nombre d’HdD correspondants. «Sous notre pression, la médico-mut a accepté que ces montants soient réinvestis au profit de la garde.»
Un travail de persuasion qui, dit-elle, a permis «le financement de la garde de semaine à Charleroi et à Bruxelles. Mais la manœuvre n’a pas pu être répétée pour Namur, hélas, qui a perdu sans contrepartie les HdD économisés. » Pourquoi ? « Le gouvernement sortant n’a pas montré beaucoup d’intérêt pour les besoins spécifiques des différents territoires du pays…» Read my lips: la Flandre, toute à la création de PMG et où le volume d’actes garantit des rentrées correctes aux MG en service, se sentait peu concernée… et la problématique n’a pas été vue comme une priorité.
Le Dr Gillet rappelle que tous les accords médico-mut depuis 2015 - «qui, à propos, ont été signés à l’unanimité du banc médical» – mentionnent le lien défendu par le GBO entre la révision des HdD et la récupération des sommes économisées. Aujourd’hui, son syndicat revendique toujours une modulation des HdD qui reflète la pénibilité et la rentabilité de la plage horaire qu’ils couvrent, un mécanisme qui assure une rétribution décente de chaque MG de garde y compris sur les territoires étendus et moins peuplés, et l’approbation des dossiers ‘financement de la semaine’. «Parce qu’au-delà de la soirée ou des week-ends, ce qui se joue dans les régions en difficulté, c’est le maintien de MG en journée, tout simplement.»
Pour le GBO, il faut absolument tenir compte, dans le cadre standardisé de financement au nombre d’habitants, d’indices de correction pour répondre aux besoins locaux des zones à problème. Pour que tous les MG de garde soient honorés de façon correcte pour le service public qu’ils assument, «le concept d’un ‘revenu minimum garanti’ doit être analysé». Alors que dans les métiers amenés à travailler le week-end et de nuit, on applique des tarifs relevés à 150 et 200%, fait observer le Dr Gillet, «dans certains cercles, les revenus de garde sont inférieurs à ceux de la semaine».
Lire aussi : Honoraires de disponibilité : plus de 10 millions de perdus par an pour les généralistes ! (David Simon)
Il n’existe aucun accord médico mut qui ait mené à son terme tous ses objectifs. Si l’inscription de la réforme des honoraires de disponibilité dans l’accord fut une erreur, elle n’a jusqu’à ce jour jamais été initiée et ni l’ABSyM ni les néerlandophones n’en font une priorité.
— David SIMON (@Freedoc_be) 13 juin 2019
Réclamer que la confiscation de plus de 10.000.000 d'euros d'honoraires de disponibilité de tous les médecins du pays soit mise en oeuvre pour assurer le financement des infrastructures (voitures, chauffeurs et accueillantes) de certains postes de garde est inacceptable.
— David SIMON (@Freedoc_be) 13 juin 2019
Pour financer un revenu de garde minimum garanti, il faudrait diminuer le montant des honoraires des consultations et visites.
— David SIMON (@Freedoc_be) 13 juin 2019
C'est à dire confisquer des honoraires à ceux qui travaillent beaucoup pendant la garde pour garantir un revenu minimum à ceux qui travaillent peu.
Il serait plus logique que la médicomut destine l’intégralité des honoraires de disponibilité confisqués par la réforme à une majoration des honoraires de disponibilité du médecin de garde de nuit. Car c'est principalement la nuit que la garde pose problème. Partout en Belgique.
— David SIMON (@Freedoc_be) 13 juin 2019
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David SIMON
13 juin 2019Il n’existe aucun accord médico mut qui ait mené à son terme tous ses objectifs. Si l’inscription de la réforme des honoraires de disponibilité dans l’accord fut une erreur, elle n’a jusqu’à ce jour jamais été initiée et ni l’ABSyM ni les néerlandophones n’en font une priorité.
Réclamer que la confiscation de plus de 10.000.000 d'euros d'honoraires de disponibilité de tous les médecins du pays soit mise en oeuvre pour assurer le financement des infrastructures (voitures, chauffeurs et accueillantes) de certains postes de garde est inacceptable.
Pour financer un revenu de garde minimum garanti, il faudrait diminuer le montant des honoraires des consultations et visites. C'est à dire confisquer des honoraires à ceux qui travaillent beaucoup pendant la garde pour garantir un revenu minimum à ceux qui travaillent peu.
Il serait plus logique que la médicomut destine l’intégralité des honoraires de disponibilité confisqués par la réforme à une majoration des honoraires de disponibilité du médecin de garde de nuit. Car c'est principalement la nuit que la garde pose problème. Partout en Belgique.