Journée mondiale du médecin de famille: le portrait-robot du généraliste heureux

Le 19 mai a été officiellement déclarée « Journée mondiale des médecins de famille » par la Wonca. L’occasion pour le GBO-Cartel de mettre en avant la diversité de la médecine générale en Belgique et de rappeler les enjeux majeurs pour cette profession.

En près de 40 ans, les généralistes belges sont passés de la pléthore à la pénurie, du manque de travail à la surcharge, de la précarité financière à une réelle revalorisation (encore perfectible) de leurs revenus.  

Plusieurs médecins, réunis par le GBO-Cartel, ont témoigné de ces changements profonds à l’occasion de la Journée mondiale des généralistes. Nous présenterons dans le prochain journal Medi-Sphere les commentaires des docteurs Michel Creemers, Pascaline d’Otreppe, Paul Vollemaere, Pierre-Louis Deudon, Laurent Coeurnelle, Pierre Drielsma et Paul De Munck sur l’évolution de la profession et la place de la médecine générale en Belgique. Une évidence : les responsables du GBO ne sont pas prêts à baisser les bras. On sent même dans la relève, la volonté de s’impliquer de plus en plus dans les problématiques sociétales (accès aux soins des patients les plus démunis, homo ou transphobie, durabilité des soins, écoresponsabilité…)

« Qu’est-ce qu’un médecin heureux ? », a interpellé Paul De Munck. Et le président du GBO-Cartel de dresser le portrait-robot du généraliste heureux, basé sur les convictions du syndicat médical.

  • Il va au travail pour soigner des patients et non pas pour un chiffre d’affaires,

  • Il voit une vingtaine de patients par jour avec une moyenne entre 15 et 25,

  • Il prend le temps de faire une consultation médicale digne de ce nom, même pour un rhume, de laisser parler son patient, de l’observer, de réaliser un examen clinique complet…

  • Il se forme régulièrement,

  • Il connaît ses limites,

  • Il sait dire non à lui-même et à ses patients,

  • Il trouve un équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle.

« Le pari du GBO/Cartel, en alliance avec ses partenaires du MoDeS et de l’ASGB au sein du Cartel : protéger notre magnifique métier, scientifique et humaniste, en étant un contre-pouvoir aux excès de la régulation et aux excès de la dérégulation », souligne le Dr De Munck.

Et le syndicat médical de soutenir : 

  • Un système de soins structuré avec un échelonnement des soins mesuré prenant appui sur une première ligne forte où le MG est central, avec une délégation adéquate, négociée et sécurisée des tâches, entre les lignes de soins et entre prestataires de la première ligne.

  • Un système de soins qui respecte ses prestataires sans les surcharger administrativement et sans exiger de leur part une rentabilité économique coûte que coûte qui dénaturerait leur métier. « Le risque est grand d’un « désengagement des prestataires » : par l’abandon prématuré de la profession ou par la « démission silencieuse » qui éloigne les prestataires de leurs patients avec un risque de burn-out. » 

  • La liberté thérapeutique et diagnostique, la liberté de choix des prestataires et des patients, la liberté des modes de travail, la liberté d’engagement dans son métier avec un équilibre harmonieux entre vie privée et vie professionnelle.

« Ces libertés sont assorties de leurs deux corollaires indispensables: la responsabilité et la solidarité», rappelle Paul De Munck.

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Derniers commentaires

  • Philippe TASSART

    22 mai 2023

    Je suis étonné que l'on tente de dresser le portrait robot d'un médecin heureux et par conséquent, de l'enfermer dans un carcan stéréotypé défini par une personne qui ne peut se prétendre détentrice de la seule bonne parole. Mr De Munck n'a-t-il pas prétendu récemment que tous les généralistes prescrivaient par téléphone, donc sans examiner leurs patients ? Ce qui, d'abord, est faux et ensuite, me semble-t-il, ne correspond pas à une pratique idéale. Mr De Munck ne dresse pas le portrait d'un médecin heureux, il dresse le portrait de son médecin idéal, selon ses propres critères. Par exemple, je ne vois pas en quoi la formation va spécialement apporter du bonheur et l'argent du malheur ! Avec son portrait-robot, Mr De Munck désire-t-il créer un médecin type avec une pratique standardisée ? Où est notre liberté dans tout cela ? Mais, c'est de l'eugénisme ! du VDB en plein ! Au secours, Hippocrate !
    Un médecin heureux est avant tout, un médecin qui pratique la médecine qu'il aime, pas celle que l'on glorifie comme étant le must, que ce soit avec 15 ou 40 patients par jour, en solo ou en groupe, en consult ou en visite, à pied ou en voiture grand luxe, pour le fric ou pas, etc ... Tant de pratiques différentes existent : nous devons garder le droit de choisir notre façon de travailler sans diktat du "bon et heureux médecin", garder le choix de ne pas accepter qu'on nous impose des normes, des limites.
    Je ne veux pas être un bon petit soldat aux ordres de VDB.