«Pourquoi les citoyens précaires trouvent-ils en MM plus qu’ailleurs, une porte d’entrée dans le système de soins?» L’Iweps a exploré cette question en se livrant à des études de cas, via des entretiens semi-directifs avec les patients et des focus groups avec les soignants, dans des structures aux caractéristiques différentes (ASI - pas ASI, affiliée - pas affilée, au forfait ou à l’acte, urbaine ou rurale…)
Ses conclusions confirment que la concentration de plusieurs disciplines au même endroit améliore l’accès «simplement» physique aux soins. Les partenariats tissés par les MM avec des structures sociales (comme les relais santé) permettent que des patients éloignés des circuits habituels bénéficient néanmoins d’une prise en charge. La présence d’un assistant social influence positivement les déterminants sociaux de santé.
La sensibilité des professionnels travaillant en MM par rapport aux situations de précarité joue aussi (quoique le rapport prend la peine de préciser que cette sensibilité n’est pas l’apanage des MM…). Les entretiens ont montré que les dispositifs mis en place par endroits pour surmonter l’obstacle de la langue sont appréciés, tout comme la diversité culturelle des médecins de la MM, perçue par certains comme un filet anti-attitudes racistes.
L’auteure épingle aussi la stratégie d’accessibilité financière étendue en MM à l’acte, avec la généralisation du tiers payant, voire la non-perception de ticket modérateur. Elle relève, globalement, le fait de veiller à proposer des consultations chez d’autres professionnels (psychologues, dentistes…) à tarifs réduits, à ne pas prescrire trop de médicaments - ou trop onéreux - et à proposer des activités de santé communautaire (quasi) gratuites, qui contribuent aussi à rompre l’isolement. L’Iweps dit avoir constaté que le premier réflexe d’une personne inscrite en MM quand elle a besoin de soins est d’appeler la MM. «Cela a probablement un impact positif sur une plus faible utilisation de la seconde ligne.»
L’agrément ASI permet d’après l’Iweps «d’homogénéiser les MM en garantissant formellement un ensemble d’activités qui vont faciliter l’accès aux soins» (la fonction d’accueil comme lieu d’écoute, la coordination de l’équipe, les initiatives de santé communautaire, etc.). Dès lors, il conseille de promouvoir cet agrément pour les MM à l’acte, en clarifiant le fait qu’il n’est pas réservé aux seules MM au forfait.
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