L’«AViQ», une Agence wallonne de santé à un mois du coup d’envoi

L’OIP wallon de la santé (entre autres compétences), baptisé initialement «l’Agence wallonne de la santé, de la protection sociale, du handicap et des familles», est supposé tourner dès 2016. Le décret l’instituant a été adopté hier en plénière au parlement wallon. Les médecins ne semblent pas encore fixés sur leur représentation exacte en son sein. Le macro-organisme s’appellera l’AViQ, l’Agence «pour une vie de qualité». Qui pourrait ne pas y aspirer?

Plus sérieusement, le nouvel organisme d’intérêt public (OIP) est supposé mener des politiques majeures dans le domaine de la protection sociale et de la santé publique. Maxime Prévot, ministre régional compétent, dit avoir voulu concentrer des prérogatives dispersées entre différents niveaux de pouvoir et/ou administrations, en une agence unique, cimentant la mosaïque.

Conformément au «squelette» de la future agence déjà médiatisé à la veille des vacances d’été, cette dernière aura trois branches spécifiques («bien-être et santé», «handicap» et «familles») qui gèreront de manière autonome leur budget respectif. En matière de «bien-être et santé», l’AViQ va donc s’occuper «du remboursement de prestations de sécurité sociale en santé en maison de repos et de soins, de l’organisation de la première ligne d’aide et de soins, de la prévention et la promotion de la santé, des aides à domicile», énumère Maxime Prévot. Et c’est dans ce pilier «bien-être et santé» que l’on retrouvera des commissions 1ère ligne, hôpitaux, santé mentale, et personnes âgées.

Des commissions transversales serviront de ponts entre les trois piliers de l’AViQ pour des matières les concernant tous,  comme les questions de grande dépendance ou encore de prévention et de promotion de la santé. C’est aussi une commission transversale qui gèrera les budgets relatifs à la couverture de prestations ou de services de la future assurance autonomie wallonne, promise  par le n° 2 de l’exécutif wallon pour 2017.

L’AViQ sera mise en place ce 1er janvier 2016, annonce le ministre cdH. «Dès que l’ensemble des compétences concernées seront entièrement régionalisées, le budget de l’AViQ représentera environ 4,4 milliards d’euros, soit 1/3 de l’ensemble du budget de la Wallonie!» Il est également confirmé que son siège principal sera à Charleroi et qu’elle emploiera à terme environ 800 personnes (une centaine d’agents issus de l’administration wallonne de la santé, 25 agents provenant de la Fédération Wallonie-Bruxelles, environ 250 agents venant du fédéral (Inami, SPF Santé publique…) et tout le personnel de l’AWIPH (soit 400 agents)).

Hier soir, au parlement wallon, le décret est passé avec 39 voix pour, un non et 24 abstentions. L’opposition MR qui avait, en début de semaine déjà, déploré devoir se pencher dans la précipitation en fin d’année sur de gros textes, décrets «fourre-tout» ou devant entrer en application au 1er janvier, s’est abstenue, de même qu’écolo. La Libre Belgique rapporte que les libéraux ont émis des réserves sur l’architecture du nouvel OIP.  

Quelle place pour les médecins ?

A l’heure de rédiger cette news, nous n’avions pas de détails sur la composition envisagée des commissions au sein du nouvel OIP. La question de la représentation et du poids des médecins est entière. Roland Lemye rappelle que l’Absym avait protesté dès le printemps contre la surreprésentation des mutualités par rapport au corps médical que laissaient présager les premiers jets en circulation (Medi-Sphere 487). «Le seul résultat a été de voir encore plus de sièges dévolus aux OA…», déplore-t-il. L’Absym, qui ne manque jamais de souligner qu’il n’y a pas le moindre médecin prévu dans la commission hôpitaux, se dit dans l’incertitude complète quant aux sièges que le corps médical peut réellement espérer, à partager avec les autres prestataires de soins ou limités à un strapontin consultatif dans un organe de stratégie. A la veille de la présentation du décret AViQ au parlement, le syndicat médical s’attendait à recevoir un courrier avec des détails et une demande de présentation de candidats. 

Le GBO avait également protesté, entre autres griefs, contre la sur-représentation des mutualités et le projet de ne pas défrayer par des jetons de présence le travail des émissaires médicaux dans les organes de l’agence, alors qu’il s’agit le plus souvent de médecins en activité qui interrompent leur pratique pour aller siéger (Medi-Sphere 488).

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