« Courage ! » C’est le message, aussi simple que révélateur, que le Collège de médecine générale adresse à la profession. Les MG expérimentent une situation d’extrême tension. Le CMG continue à rapporter cette surcharge, notamment administrative, aux autorités. Il compte interpeller Frank Vandenbroucke et Pedro Facon. Il veut « une écoute et un soutien réel ».
On ne connait que trop bien le tableau : hausse des contaminations, saturation des unités covid à la capitale, centres de prélèvement à l’arrêt faute d’équipement ou de bras… Plus « un nombre de cas positifs qui augmente aussi parmi les confrères et les collaborateurs », ajoute le CMG. Il espère de Pedro Facon, fraîchement nommé commissaire corona, « une nouvelle impulsion pour une gestion plus coordonnée et donc plus efficace de la crise » et répète que les MG ne devraient pas avoir à s’occuper des contacts asymptomatiques détectés.
Un stress inédit s’est installé dans les cabinets, avec répercussions sur la vie privée, insiste le CMG. Et ce alors que, d’après notre sondage exclusif de l’été, 75% des généralistes n’avaient pas récupéré physiquement et mentalement - ou du moins ‘pas suffisamment’ - depuis la fin de la 1ère vague. Seuls 28% s’estimaient à même de s’investir avec la même implication en cas de regain des cas.
Le Collège va continuer, dit-il, à tenir informés les MG et à les soutenir. Il a rassemblé divers documents pour les aider dans la gestion de cas, entre autres en milieu scolaire (procédures ONE, PSE…). Que les MG incitent les parents à se tourner vers la médecine scolaire pour les certificats de quarantaine, dit-il, et déclinent les demandes indues : « nous ne le répéterons jamais assez : aucun certificat de reprise des cours ou de reprise du travail pour le milieu professionnel n’est exigible ! » Le Collège réexplique également la durée de la quarantaine et la notion du « dernier contact à haut risque ». Enfin, il déplore de ne pas avoir été vraiment associé à l'élaboration du baromètre covid version 2. Il a d’ailleurs prévenu l’Inami et Sciensano de ses réticences, comme des questionnements sur la finalité en termes d'exploitation des données ou une rétribution insuffisante pour l’encodage.
Lors de la première vague, la médecine générale a prouvé ont qu’elle pouvait prendre des initiatives et ses responsabilités, indique encore le Collège. « Nous comptons poursuivre en ce sens mais pas sans une écoute et un soutien réel des autorités sanitaires. »