Le 1733 a connu la semaine dernière une rupture de service, annoncée en dernière minute. Et cela se reproduira encore au cours du mois. Le Dr Guy Delrée, président de la FAGW, s’est insurgé dans une lettre contre cet état de fait. Et il constate avec amertume que les autorités ne semblent pas prendre les choses au sérieux.
Le soir du 30 janvier, le 1733 était hors service dans une partie très importante de la surface de la Belgique. Cela concernait la province de Luxembourg, l’arrondissement de Dinant et la province de Liège sauf Waremme. C’est le jour-même que le Dr Guy Delrée, président de la (Fédération des Associations de Médecins Généralistes de la région Wallonie) a été averti… par téléphone, dans l’après-midi. Les responsables annonçaient que cela se répéterait encore pendant quatre nuits de février.
Dès le 31 janvier, le président de la FAGW écrivait une lettre de protestation « au SPF Intérieur, au SPF Santé publique et aux autres autorités exerçant une compétence dans la santé ». Devant l’importance de l’impact ce cette rupture de continuité dans le service, nous reprenons ici quelques passages de sa lettre.
Le Dr Delrée souligne d’abord que deux des dates annoncées, à savoir les 18 et 26 février, correspondent à des journées de week-end et qu’il « est inconcevable de fermer le 1733 en week-end ! ». Ces interruptions, qu’il qualifie de « mises au rouge », « mettent la sécurité de la population en danger ». Et de faire un retour sur la première nuit sans 1733, où il fut constaté « une fréquentation anormalement basse de nos PMG. Il est à craindre que des patients ayant besoin d’un médecin aient retardé cet appel, avec des conséquences potentiellement graves ». L’impossibilité d’atteindre le 1733 signifiait l’absence de tri et donc de prise en charge de pathologies nécessitant une aide médicale urgente.
D’autres aberrations du système sont pointées du doigt par le président de la FAGW. Ainsi, un répondeur encourage les patients à se rendre au PMG à des heures inadéquates pour certaines zones, dans lesquels le poste n’est pas encore ouvert. « Et lorsque le médecin et son chauffeur partent en visite à domicile, ils laissent un PMG vide… bâtiment fermé. Or c’est là que vous envoyez le patient ! » proteste Guy Delrée.
Le point culminant de sa colère est l’absence de préavis pour les premières dates de rupture du service : « Comment s’organiser, communiquer, à ½ journée de la mise au rouge ? » écrit-il. « Cette panne ne fait que révéler le manque de considération des autorités fédérales pour le service au public qu’est la garde de médecine générale. Comment voulez-vous qu’on s’y consacre encore ? » Et de reprendre une note des autorités, reçue par mail au moment où il rédige sa lettre : « si le cadre minimal nécessaire pour le 112 n’est même pas atteint… il devient impossible de mettre d’autre tâches dans le panier des préposés. », dit cette note. A quoi le Dr Delrée riposte dans sa lettre : « Sachez que le cadre nécessaire de MG n’est pas non plus atteint, de jour comme de nuit et de WE. »
Le dernier paragraphe de la missive du président de la FAGW est une invitation à une réunion par zoom destinée à traiter de cette problématique. Cette réunion a eu lieu en fin de semaine dernière. Le Dr Delrée nous a informé par la suite qu’une seule personne a répondu à l’appel. Elle était mandatée par toutes les autres personnes concernées. « Cela témoigne du peu d’intérêt des autorités pour la question », nous confie-t-il, non sans amertume.
Heureusement le 3 février le centre d’appel a fonctionné normalement et il n’y a plus eu de
problème. Quant aux deux nuits restantes où on annonce encore une interruption, le 18 et le 26
février, le responsable du centre d’appel d’Arlon a fait savoir qu’il sera opérationnel, nous dit Cédric Dupont, coordinateur de la Garde de l’Est Francophone-Deutschsprachige Gemeinschaft (GEF-DG), qui travaille avec ce centre d’appel. « Mais nous restons prudents », ajoute-t-il, « parce que nous n’avons pas reçu à ce propos de note officielle du SPF Santé Publique. »
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