Alors que la question des gardes du 1733 reste au centre de toutes les attentions, la députée Sophie Rohonyi (DéFI) a interpellé le ministre Vandenbroucke sur cette question à la Chambre : « Votre exigence que les gardes du 1733 soient désormais assurées de jour comme de nuit par deux médecins et la suppression du tri spécifique à la nuit profonde lors de gardes posent un vrai problème. Les médecins généralistes se sentent littéralement abandonnés par votre gouvernement.
A force de tirer sur la corde, elle finit par craquer. Par conséquent, ces médecins ne sont plus en mesure d'assurer ces gardes dans de bonnes conditions. Je pense ici aux médecins concernés, à leur santé, mais aussi et surtout à la qualité des soins apportés à leurs patients et donc à la santé de ceux-ci. Ces médecins généralistes sont épuisés, et excédés de devoir constater que rien ne bouge, pour reprendre leurs mots. »
De son côté, le ministre Frank Vandenbroucke a rappelé qu’ en 2020, l'INAMI investissait 23 millions d'euros dans les postes de garde, non pas dans les prestations mais dans l'infrastructure, les chauffeurs, les voitures, etc. « Cette année, on parle déjà de 48,5 millions d'euros et, d'ici deux ans, on se rapprochera de 68 ou 69 millions d'euros. »
Les généralistes doivent éviter les banalités
Il ajoute avoir “créé une transition pour les postes qui n'ont pas encore d'opérateur d'accueil. Évidemment, nous investissons aussi dans les postes de garde pour qu'ils aient un opérateur d'accueil. » Il rappelle aussi qu’ « il est important que, pendant la garde, les généralistes voient les patients qui en ont vraiment besoin, et qu'ils ne doivent pas intervenir pendant la nuit noire pour des banalités. Pour opérer ce tri, les opérateurs se basent sur les directives du Manuel belge de la régulation médicale, qui ont été établies en concertation avec les médecins présents sur le terrain. »
Bientôt une consultation vidéo ?
Dans plusieurs pays, par exemple, un généraliste est présent dans les centrales de secours et peut aider les opérateurs, prendre en charge les appels difficiles ou, si nécessaire, lancer une consultation vidéo. Il n’exclut pas cette approche : « Nous pouvons certainement examiner ces possibilités plus en détail à l'avenir. »
4 décisions pour avancer
Par ailleurs, le ministre socialiste est revenu sur la « réunion constructive entre le président de la médico-mut, des représentants de l’INAMI, du SPF et des représentants des médecins généralistes wallons. »
Quatre points sont à retenir selon lui :
1) Il a été convenu que dans le cadre du groupe de travail régulation, une réunion spécifique sera organisée avec les médecins généralistes pour discuter en détail du niveau d’urgence 7.
2) Le SPF est en train d’élaborer un webinaire destiné aux médecins généralistes pour expliquer le fonctionnement du 1733.
3) Un groupe de travail de la médicomut reverra les horaires des disponibilités et des prestations pendant les gardes pour arriver à un nouveau système dans le cadre de l’accord médico-mutualiste de 2024. Et c'est complémentaire au triplement des investissements que nous avons entre-temps réalisés.
4) La plateforme d'accompagnement de la garde, où les médecins généralistes sont bien représentés, continuera d'élaborer un arrêté royal sur le financement des gardes via des coopérations fonctionnelles, dans un esprit d'investissement, de manière à rendre accessibles à tous les Belges des soins de médecine générale de qualité le week-end, ainsi qu'en soirée et durant la nuit en semaine. L'objectif est également que les généralistes puissent travailler avec tout le soutien nécessaire et dans un environnement sûr.
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C est non seulement les généralistes mais surtout les patients qui n en n auront plus pour integrer des soins complexes dans leur vie...
— Miguel Guillen 140# (@AnayaGuillen) June 21, 2023
Bah … une aide sanitaire qui utilise chat GPT fera l’affaire
— David SIMON (@Freedoc_be) June 22, 2023
Le KCE dira que la qualité des soins est équivalente comme il l’a fait pour la consultation virtuelle qui zappe la moitié de la communication non verbale et surtout l’examen clinique !