Un quart d’heure de self-help en ligne au quotidien réduit le stress des patients de façon substantielle en l’espace de trois semaines à peine… et ces effets positifs restent perceptibles des années plus tard. Telle est la conclusion d’une étude de suivi longitudinale menée chez plus de 2.500 patients et d’une analyse détaillée de plus de 6.000 cas, présentées lors du 17e congrès mondial de psychiatrie à Berlin.
L’auteur de ces travaux est le Dr Paul Koeck, fondateur du programme de self-help «mes 15 minutes» (ou, en anglais, www.15Minutes4Me.com).
Constat frappant, deux tiers des répondants affirmaient ne pas avoir consulté de professionnels de la santé, alors même que le programme le leur recommandait explicitement dans l’aperçu hebdomadaire de leur évolution (accompagné de graphiques de progression destinés à leur psychiatre ou généraliste). Tout porte donc à croire que cet outil en ligne touche un groupe-cible qui serait normalement resté hors de portée des médecins et n’aurait donc jamais été aidé – celui des patients qui préfèrent s’adresser au Dr Google avant (voire plutôt que) d’aller voir un psychiatre, généraliste, psychologue ou autre soignant ou thérapeute.
Quelques résultats
Au cours de la participation au programme:
- en comparaison avec les valeurs au jour 1, le niveau de stress avait diminué de 56% après trois semaines;
- les patients avaient tendance à poursuivre le programme jusqu’à se sentir suffisamment forts pour résoudre leurs (autres) problèmes;
- après trois semaines, le niveau de satisfaction personnel subjectif avait augmenté de 40% ; il restait ensuite stable tout au long du programme et même après.
Après la fin du programme:
- les participants affichaient des scores de santé «normaux» aux mesures réalisées jusqu’à six ans après la fin du programme;
- à la question de savoir si le «problème» qui les avait incités à participer au programme avait été résolu, 89% des participants répondaient qu’ils avaient effectivement trouvé une solution, obtenu une amélioration ou appris à accepter leurs limitations. C’était également le cas lorsqu’il était question de problèmes externes insolubles tels que maladies chroniques (cancer, autisme, dépression endobiologique chronique), dettes financières, divorce, perte d’un conjoint ou d’un enfant…
- à peine 36% des répondants avaient vu un soignant professionnel pendant ou après le programme, en dépit d’un rappel hebdomadaire les référant à leur médecin de famille. 41% déclaraient par contre que le programme les avait aidés à sauter le pas et à solliciter une aide professionnelle supplémentaire.