Les ressources actuelles insuffisantes pour fournir des soins de qualité en prison

Les acteurs concernés par les soins de santé en prison sont d'avis que les ressources financières actuelles sont insuffisantes pour fournir des soins de bonne qualité, indique mardi le KCE dans un rapport sur les soins de santé dans les prisons belges. Selon le Centre fédéral d'expertise des soins de santé, chaque personne qui arrive en prison devrait se voir proposer un entretien médical approfondi pour inventorier ses problèmes physiques, psychiques et sociaux.

Chaque année, le SPF Justice (et l'Inami dans une moindre mesure) consacrent environ 43 millions d'euros aux soins de santé pour les personnes détenues en prison. La majeure partie de ce budget (60%) est consacrée au personnel, 37% aux soins et 3% à l'organisation des soins. S'il semble exister de grandes différences de coûts moyens des soins par prisonnier et par an entre les prisons, les acteurs concernés par les soins de santé en prison sont d'avis que les ressources financières actuelles sont insuffisantes pour fournir des soins de bonne qualité, relève le KCE. Ces acteurs déplorent un manque de personnel, d'équipements modernes, d'infrastructures, de perspectives de carrière, de possibilités de formation, etc. De plus, les prestataires indépendants sont souvent payés en retard et de nouvelles mesures de réduction des coûts sont constamment ajoutées. Tout cela a un impact négatif sur l'attractivité de la pratique en milieu carcéral, conclut le KCE.

Beaucoup de détenus sont en mauvaise santé dans notre pays, révèle également l'étude du KCE. Ils consultent en moyenne 18 fois par an un médecin généraliste et 3 fois un psychiatre. Pendant l'année qu'a duré l'étude, 26.511 personnes ont passé au moins une nuit en prison. Pour presque 80% d'entre elles, une prescription de médicaments a été rédigée, dont une grande majorité pour des médicaments psychotropes. Le nombre de consultations est relativement plus élevé chez les détenus nouvellement incarcérés, dans les tranches d'âge entre 40 et 50 ans et plus de 60 ans, chez les femmes et chez les internautes.

Actuellement, c'est le SPF Justice, via le Service central des soins de santé prisons (SSSP) qui est chargé d'organiser, de coordonner et de surveiller les soins de santé dispensés dans les prisons. Cela devrait changer à l'avenir. "Il existe une volonté politique de transférer ces compétences vers le ministre de la Santé publique", indique le KCE dans cette étude commandée par le gouvernement pour cette raison précise.

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