L’ancien président de l’APB Lieven Zwaenepoel travaille depuis peu pour le parti écologiste flamand Groen. En principe, son mandat à l’APB n’aurait dû se terminer qu’à la fin de cette année ; c’est donc le vice-président Koen Straetmans qui a repris la fonction. «Une évolution sans doute inattendue, mais j’ai fait le choix de remettre ma démission à l’Assemblée Générale, qui l’a acceptée.»
Sa décision a-t-elle été motivée par des motifs personnels ou professionnels? «Président de l’APB, ce n’était de toute façon pas une fonction facile… et elle a été encore alourdie par la crise exceptionnelle que nous avons connue en 2020. Mais soit, on sait à quoi on s’engage, même si personne n’avait évidemment demandé cette pandémie. Notre équipe a fait le maximum pour prendre autant que possible ses responsabilités. J’avais toutefois du mal à continuer à m’investir au détriment de ma famille et de mon propre bien-être psychologique, en particulier en voyant que, en pleine crise, ces efforts étaient trop peu appréciés et respectés voire même franchement contrecarrés. Ou c’était du moins mon impression personnelle, car nombre de collègues au sein de l’APB et du réseau des associations professionnelles se sont vraiment efforcés de faire au mieux. Malheureusement, certains ont aussi cherché à rejeter la faute sur l’APB plutôt que d’accuser le virus et les autorités… et le visage de l’APB, c’était moi.»
Alors que l’APB a tout de même eu au cours de votre mandat une grande visibilité et son mot à dire dans le débat…
«Oui, ce sont des choses pour lesquelles je me suis battu. De même, j’ai voulu mettre l’association en avant vis-à-vis des membres via les réseaux sociaux et la presse (spécialisée), ce que tout le monde n’a pas forcément apprécié. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, comme on dit, et ce n’est pas vrai que dans les sphères juridiques. Dans un contexte où les professionnels des soins ont été fortement mis sous pression au cours de l’année écoulée, il faut être un peu plus compréhensif que de coutume, et c’est ce que j’ai longtemps fait… mais à un moment donné, le vase a fini par déborder et j’ai revu mes priorités. Cela dit, la vision et la stratégie de l’APB ne vont pas connaître de changement radical pour autant, et je continue d’ailleurs à les soutenir à 100 %.»
Pourquoi ce choix de rejoindre l’équipe de Groen?
«Ces cinq dernières années, j’ai évidemment été amené à collaborer à la politique de la santé et du médicament. Je ne travaillais plus comme pharmacien, la présidence de l’APB étant une fonction qui représente déjà plus qu’un temps plein, et j’ai envisagé un temps de retourner à l’officine… mais lorsque j’ai vu qu’on cherchait des collaborateurs dans mon champ de compétences, je me suis dit que je pouvais apporter une vraie contribution. Depuis le début du mois, j’ai donc rejoint Groen en tant que chargé de mission dans le domaine de la politique de soins, de santé et de bioéthique, afin d’apporter un soutien au parti à l’échelon flamand, bruxellois et fédéral. J’ai en effet eu l’occasion de constater qu’une vision davantage axée sur le long terme et sur l’humain sont souhaitables, dans notre secteur aussi.»
Travaillez-vous aussi avec la vice-première ministre et médecin Petra De Sutter?
«Oui, elle a un conseiller de santé avec qui j’ai régulièrement l’occasion de me concerter et qui a travaillé au service d’études avant de rejoindre son cabinet. Je vais notamment me concentrer sur le dossier du budget pluriannuel de l’Inami.»
La carte de parti était-elle un prérequis pour cette fonction?
«Non. Au niveau interne, tout repose sur le principe de la démocratie par le bas : ce sont les membres qui ont le dernier mot sur les positions du parti. Je me suis toutefois affilié de mon propre gré.»
Avez-vous dû passer par la présidente Almaci pour postuler?
«Non (rire). Bogdan Vanden Berghe est le directeur politique de Groen depuis 2019. J’ai rencontré un collaborateur des RH et un mandataire. Au fond, je continue à écrire la même histoire, mais depuis l’autre bout du spectre… et toujours, évidemment, avec mon expérience et ma connaissance pratique de prestataire de soins.»