A la réunion de la Médico-Mut de cette semaine, les risques liés à l’interdiction des suppléments pour les BIM ont été soulignés par l’ABSyM, tandis que les représentants du GBO/Cartel ont obtenu la remise sur pied d’un groupe de travail sur un problème toujours épineux, celui des gardes de médecine générale.
La question de l’interdiction des suppléments d’honoraires pour les BIM a largement occupé les débats de la Médico-Mut du lundi soir . Un accord avait été pris avant la fin de l’année dernière pour que cette interdiction ne prenne cours qu’en 2025. Mais un projet d’arrêté d’application est déjà dans un processus d’évaluation au Conseil des Ministres. Cela ne satisfait pas les médecins, d’autant plus que certaines imprécisions y persisteraient. « Si cela se fait, nous voulons obtenir certaines compensations pour les médecins qui exercent dans des zones où résident beaucoup de BIM », objecte le Dr Luc Herry (ABSyM). Devant cette situation, les médecins et les mutuelles se sont accordées pour organiser une réunion de travail, avec pour objectif de finaliser une prise de position au plus tard pour la fin mars.
« Le risque d’une telle décision est de pousser les jeunes médecins à éviter les zones où les BIM sont nombreux. Cela aggraverait la pénurie de généralistes en plus d’un endroit » estime Luc Herry. Une solution proposée serait de pouvoir utiliser des pseudocodes. « Certains actes sont remboursés à un taux inférieur à leur coût réel, d’autres juste un peu au-dessus mais de manière insuffisante. De toute manière, dans ces conditions, ces actes ne sont pas rentables. On pourrait créer des pseudocodes qui permettraient au moins de marquer le fait que ces actes ont été effectués par un médecin non-conventionné, même si cela ne changerait rien au remboursement. » Et de rappeler que c’est parfaitement faisable, étant donné que les décisions prises en Médico-Mut ont force de loi. Elles ne doivent pas passer par un Arrêté Royal et sont valables pour autant que le ministre ne les contredise pas.
Le Dr Herry épingle un autre risque qui pourrait survenir si rien n'est fait. « C’est une manière d’inciter les médecins à se conventionner de fait. Outre que cela écorne la liberté de choix, le fait que la rémunération de certains actes ne suive même pas l’évolution du coût de la vie pourrait bien conduire les médecins à abandonner ces actes. Le patient serait alors renvoyé vers l’hôpital, qui est déjà en difficulté ».
Gardes en médecine générale
De son côté, le GBO/Cartel a demandé quant à lui la remise sur pied d’un groupe de travail "Gardes en médecine générale" tel que prévu à l’accord médicomut et ce dès la première quinzaine de février. C’est à ses yeux un point crucial. Il s’agit avant tout de la revalorisation des honoraires de garde. C’est très attendu par les médecins de terrain. « Il faudra que l’on trouve le moyen d’aller plus loin que ce qui a été convenu dans l’accord pour 2024-2025 pour les honoraires de disponibilité », explique le Dr Paul De Munck, président du GBO. Le GBO/Cartel a été entendu et un groupe sera rapidement constitué. L’objectif est d’arriver à des propositions concrètes d’ici le mois de juin. « Si on n’y arrive pas, on doit s’attendre à de réels problèmes », ajoute Paul De Munck. Le travail ne partira pas d’une page blanche puisque plusieurs groupements se sont déjà penchés sur la question. Le Collège de Médecine Générale, entre autres, y travaille . Dès le mois de décembre de l’année dernière, il avait publié un avertissement à ce sujet.