«Les deux conseils médicaux (Saint-Pierre et Brugmann) ont dit «non», mais les trois autres ont dit «oui». Ils n’ont pas moins de valeur que les deux autres.» dit le bourgmestre de la ville de Bruxelles.
La saga de la création du GHUB, grand hôpital universitaire de Bruxelles, vient de franchir une étape lundi soir lors du conseil communal de la ville de Bruxelles. Le bourgmestre socialiste, Philippe Close a avalisé sa création et expliqué ses choix: «Nous avons dû accélérer le dossier parce que l’institut Bordet, qui inaugure son projet dans 8 mois sur le site d’Erasme, nous pressait d’avancer. Notre motivation est ancrée dans trois piliers: l’accessibilité, l’excellence et la proximité. Je reconnais que c’est un pari audacieux.»
Convaincre Saint-Pierre et Brugmann
Hier soir, le conseil communal de la Ville de Bruxelles a donc donné son «GO» à la mise sur pied du grand hôpital universitaire de Bruxelles: il comptera sur les hôpitaux Erasme, Bordet et l’Hôpital Universitaire des Enfant Reine Fabiola (HUDERF). Cela représente 1.400 lits, 850 médecins et 4.800 travailleurs. «Ce n’est pas le projet de Philippe Close ou d’une ou l’autre personne. Je ne désespère pas de convaincre les deux autres hôpitaux (Saint-Pierre et Brugmann). On a eu de longues négociations avec les directions médicales et les conseillers médicaux. Malgré tout il y a encore des votes négatifs. Il faut l’admettre mais cela ne doit pas nous empêcher d’avancer. Rome ne s’est pas construit en un jour. On a une ambition hospitalière à laquelle 850 médecins sont favorables» dit l’élu socialiste
La démocratie médicale
Le bourgmestre se veut clair: «Les deux conseils médicaux (Saint-Pierre et Brugmann) ont dit «non», mais les trois autres ont dit «oui». Ils n’ont pas moins de valeur que les deux autres. Ce sont des médecins qui font aussi de la médecine publique au service de tous. Je ne peux pas faire du déni de démocratie médicale.» Il évoque le cas de l’huderf: «Je ne vais pas rejeter 200 médecins qui ont voté à 86% « oui » deux fois. Ce projet est un grand avantage pour la pédiatrie de l’huderf et sa pérennisation. Avec la création du GHUB on protège l’huderf. L’ULB s’y est engagé.»
Il regrette toutefois que «la loi nous oblige à passer uniquement par les médecins pour ce type de décision. Je trouve cela bizarre. J’aurai voulu avoir un échange avec tous les médecins de ses deux institutions et pas seulement avec les conseils médicaux.»
La question de l’argent
L’homme fort de la ville de Bruxelle s’est voulu rassurant: «Certains ont peur que les hôpitaux de la ville se fassent manger par l’hôpital Erasme...mais il y a deux semaines c’était l’hôpital Erasme qui avait peur de se faire manger par les hôpitaux de la ville de Bruxelles. Le débat n’est pas là. On doit travailler ensemble!»
Même s’ils sont temporairement ou non en dehors du projet GHUB, Philippe Close précise que «les déficits des hôpitaux Saint Pierre et Brugmann, on les gère. Je n’ai pas d’inquiétude. On continuera évidemment à défendre et à développer Saint-Pierre et Brugmann. On espère qu’ils rejoindront le projet à terme.»
Enfin, il précise que «le GHUB gardera plusieurs numéros d’agrément pour ne pas perdre des équipements et fonctions spécialisées acquis à l’Uderf.» Il a aussi précisé sa volonté d’harmoniser les status des médecins et des soignants d’Erasme, de Bordet et de l’huderf dans le futur GHUB.
Les réseaux, l’étape d’après
Pour lui, les blocages dans le dossier GHUB retarde aussi les réseaux: «Honnêtement les réseaux, actuellement...c’est une grande coquille vide. Aujourd’hui, à Bruxelles, il y a le réseau chrétien (UCL, Ottignies, Cliniques de l’Europe et le réseau flamand (VUB..) et le possible réseau ULB, HIS (Iris Sud) et le Chirec. Mais pour ce dernier rien n’est encore signé de notre côté.»
Chirec ou pas?
Pour lui, le GHUB doit être construit avant que l’on évoque la problématique des réseaux. « J’ai des divergences avec ce que fait le Chirec. On nous demande de nous regrouper pour voir les collaborations qui peuvent se faire. Je n’ai pas de problèmes à dialoguer avec eux parce que nous avons, de notre côté, un fil conducteur commun qui est l’ULB. »
GHUB, bilingue
Les hôpitaux publics bruxellois devront rester un acteur du bilinguisme médical: «Les hôpitaux du GHUB restent des hôpitaux de stage pour la VUB. C’est important. Il y a des stages de médecins de la VUB qui se font à Erasme. Ils iront aussi à Saint-Pierre, Brugmann, Bordet...Rien ne change. Cela nous aidera certainement au niveau du bilinguisme. La création du GHUB ne remet pas cela en question.»
Changer de nom
Le terme GHUB n’est pas un nom terrible, il le reconnaît: «C’est un nom technique pour l’instant. On trouvera un autre nom...mais on ne changera jamais le nom de Jules Bordet ou de l’hôpital des enfants, huderf. Ce serait une erreur magistrale de changer ces deux noms.»
Lire aussi:
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Derniers commentaires
Freddy GORET
10 juillet 2020Il est probable que le « « politique » » « socialiste » passera au dessus de l avis des médecins comme d habitude ...et passera en force contre l avis des conseils médicaux avec la menace de ne plus financer ... avec non pas leur argent mais avec celui des contribuables dont les médecins
Le bilinguisme ?? Je vois dans les consultations que l on parle surtout arabe turc roumain italien russe congolais ukrainien sénégalais macédonien pakistanais un peu anglais ...mais pas tellement néerlandais alors il faut prévoir le multilinguisme ???
La volonté du bilinguisme « affaire politique » alors que Bruxelles est multilingue et que le néerlandais est minoritaire par rapport à l arabe par exemple
Politique politique et toujours la politique de bas étage ......