Les Belges ont-ils développé une bonne compréhension du Covid, des gestes barrières, des principes de testing/tracing? Pas d’après les questions qui résonnent encore dans les cabinets de médecine générale…
65%des MG répondants affirment recevoir «tous les jours» beaucoup de questions qui indiquent qu’en dépit du flot d’informations dont la population a été abreuvée sur et autour de la nouvelle infection, les messages ne sont pas toujours passés 5 sur 5. S’y ajoutent 33 autres % qui disent en recevoir «parfois» (Figures 7 et 8). Ce constat de la compréhension non optimale du grand public se retrouve aussi, dans une proportion analogue, chez leurs homologues flamands.
Par ailleurs, un total de 98% des MG francophones disent repérer soit «parfois», soit «régulièrement» dans le discours de leurs patients des indices d’une lassitude morale qui s’installe, pouvant conduire à une adhésion moindre aux mesures de sécurité décrétées par les autorités. Ici aussi, le ressenti est semblable au nord. Cette lassitude semble entrer en résonance avec la grosse fatigue des généralistes (cf. supra), «bien que l’on doive se garder de généralisations hâtives», observe le Dr De Munck. «Medi-Sphere a, grâce à ce sondage intéressant, conforté ce que nous entendions. Mais peut-être faudrait-il maintenant pousser l’analyse et différencier l’épuisement en fonction des types de pratiques MG, pour en inférer de possibles actions à entreprendre.»
Quant aux avis des experts (virologues, épidémiologistes, biostatisticiens), leur poids parait «suffisant» à 45% de généralistes francophones et «trop peu important» à 36%.
Le nord et le sud au diapason
Les MG francophones et flamands sont en phase sur la plupart des points soulevés par le sondage, par exemple la compréhension perfectible des patients, leur désobéissance rampante aux mesures, leur appétit de prestations à distance. 61% des MG flamands sont prêts pour une 2e vague (64% au sud), 60% votent pour l’institutionnalisation de la téléconsultation (62,5%), 83% ne se sentent pas bien représentés (82%)… Ils sont un tantinet plus sévères envers les politiques, 20% trouvant qu’ils n’ont «pas du tout» appris de la 1ère vague (12%). Inversion de tendance notable, toutefois, à la question «disposez-vous du nécessaire pour affronter le regain des cas?», avec 69% de «oui» en Flandre et seulement 42% au sud. L’arme principale dont l’absence est regrettée, c’est, comme chez les francophones, des directives claires.
Sur cette liste des insatisfactions, les carences en matériel se disputent la 2e place avec les considérations financières (rémunération insuffisante).
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