Les contours de la version 2 du baromètre covid se précisent. Bénédicte Vos, cheffe de projet chez Sciensano, espère une adhésion franche des généralistes. Elle apporte quelques précisions utiles sur l’utilisation de l’outil “ qui a été voulu simple et rapide”
Le baromètre #2, dont sont partenaires la SSMG et Domus Medica, sera bien lancé le 1er octobre pour 6 mois, comme évoqué à la dernière médico-mut. Il se focalise sur les infections respiratoires aiguës, les infections grippales, le syndrome viral, les cas de covid suspectés et confirmés, en se basant sur les codes de classification introduits en consultation dans les DMI, détaille Bénédicte Vos.
« Le généraliste ne devra pas comptabiliser ‘manuellement’ les patients atteints de telle ou telle pathologie de la liste. Le baromètre, intégré dans son logiciel, va extraire ces nombres en fin de journée, il suffira d’appuyer sur un bouton. Je l’ai vu tourner, ça prend de quelques secondes à 2 minutes », affirme-t-elle. Est-ce opérationnel dans tous les softs labélisés ? A l’entendre, les éventuels retardataires seraient dans la dernière ligne droite. Une manœuvre est toutefois attendue des MG ? « De fait, il y aura un petit travail de ré-encodage, car le processus n’a pas pu être automatisé à 100% », admet-elle. « Ces nombres devront être recopiés dans un e-form, à envoyer. Cela représente 6 chiffres. »
Les données agrégées pour l’ensemble du cabinet
Bénédicte Vos nous confirme l’octroi aux participants d’une rétribution oscillant de 400 à 800 € pour le semestre, selon qu’ils se prêtent au jeu au moins 2 fois ou 4 fois ou plus par semaine. Précision de taille : les données sont agrégées pour l’ensemble du cabinet, totalisant les cas journaliers vus par tous les MG qui le composent. Mais chacun individuellement peut prétendre à son forfait. « Ce qui est rétribué, c’est le travail accompli toute la journée par chaque généraliste, de coder correctement. »
« En s’authentifiant sur Healthstat (*), tout MG participant pourra - sans attendre la fin des 6 mois - visualiser les données de son cabinet et aussi se situer par rapport aux moyennes de son cercle ou sa région », précise encore la cheffe de projet.
« On sait que la médecine générale est sous pression. Dès lors, ça peut paraitre paradoxal d’attendre d’elle cet exercice supplémentaire. Mais par rapport à la version 1, le baromètre 2 a été voulu plus simple et plus rapide d’utilisation, centré sur les codes. Durant la 1ère vague, les données émanaient des hôpitaux. On ne voyait pas ce que faisaient les MG. Ce serait dommage de ne pas employer le baromètre, car c’est une façon d’objectiver leur travail ! »
Sans compter que repérer une augmentation du nombre de consultations pour problèmes respiratoires chez les généralistes - qui se traduit généralement par une hausse des hospitalisations 2 semaines plus tard - aidera à cerner la propagation du coronavirus, a également expliqué à l’agence Belga Robrecht De Schreye, scientifique chez Sciensano. L’institut prévoit d’établir un rapport hebdomadaire.
Enfin, c’est de notoriété publique, l’édition 1 avait mieux fonctionné en Flandre. Sans nous dire à quels taux de participation elle aspire, Bénédicte Vos signale qu’il est important d’avoir des MG wallons et bruxellois en suffisance, pour la représentativité de la recherche. « On sera plus actif cette fois si on remarque un déséquilibre. »
(*) plate-forme de visualisation de données du projet Healthdata.be, financée par l’Inami