Comment vont se dérouler les stratégies de testing et de suivi des contacts des patients covid+ ? Ce lundi, la Conférence interministérielle santé publique a cerné les contours de l’opération. Les autorités sanitaires qualifient cette semaine de « phase de démarrage », avec implémentation progressive des dispositifs. Le Collège demande une clarification sur la rétribution des MG maximum mercredi.
C’est principalement au niveau du testing que les MG interviendront. Individuellement s’ils sont équipés pour (à la fois en matériel de dépistage et de protection), ou en renvoyant leurs cas possibles vers des centres de tri - qu’on va rebaptiser centres de prélèvement - mis sur pied par les cercles. Les critères ayant été étendus, la profession a le feu vert pour dépister tous les patients présentant des symptômes et les personnes ayant été en contact avec des patients positifs.
MG et centres de tri peuvent travailler avec leurs labos habituels pour l'analyse des échantillons. Mais, précise Maggie De Block dans son communiqué, « les centres de tri qui font réaliser les analyses par la plateforme fédérale, seront fournis en matériel de protection et en dispositifs de prélèvement par la plateforme fédérale. Cette plateforme organisera alors aussi la collecte des échantillons prélevés et leur envoi vers des laboratoires d’analyse. ». Pour info, Marc Moens, président honoraire de l’ABSyM, déplorait justement que les MG n’aient pas été fournis ce week-end, comme annoncé, en écouvillons ni en matériel de protection.
Un peu plus tard, le ministre Debacker répondait au Dr Moens que le généraliste pouvait aller chercher ce matériel dans un centre de triage.
Le MG traitant pourra « consulter les résultats des tests effectués sur un serveur de résultats, même si le prélèvement a été fait par quelqu'un d'autre », indique encore le communiqué (par exemple un centre de tri ou le MCC d’une MRS). Dans le courant de la semaine, le MG titulaire du DMG recevra dans son e-HealthBox une notification automatique du résultat.
« Certificat de quarantaine »
Pour ce qui est du volet suivi des contacts, le MG qui réalise le frottis demandera au patient de dresser la liste des contacts qu’il a pu avoir jusqu'à deux jours avant de commencer à se sentir malade, en s’appuyant sur un formulaire proposé sur https://www.ehealth.fgov.be/
Enfin, le MG peut délivrer pour les personnes avec lesquelles il y a eu un contact étroit (comme des cohabitants) un « certificat de quarantaine », même en l’absence de symptômes . Ces personnes devront se mettre en isolement. D’après le communiqué, le modèle de certificat va apparaitre sur le site de l’Inami « à partir du 4 mai 2020 » et être intégré « encore cette semaine dans les progiciels des médecins généralistes ».
Toujours pas fixés sur la rétribution
Le Collège de médecine générale estime que ce qu’annoncent les autorités répond à bon nombre de ses préoccupations. Si ce n’est que les MG ne sont toujours pas fixés « sur les modalités de financement forfaitaire horaire [qu’ils avaient] demandé pour l'activité dans les centres de tri ». Le Collège demande une clarification au plus tard à l'issue de la prochaine conférence interministérielle, c’est-à-dire le 6 mai.
Lire aussi :
> Les généralistes n'ont pas reçu d'écouvillons ni de matériel de protection (Absym)
> Un "certificat de quarantaine" disponible pour les médecins généralistes cette semaine
> Les 10 commandements de la reprise des consultations (Infographie)
> Testing-Tracing : la médecine générale prête à participer mais sous certaines conditions