Beau succès, hier soir, pour la vidéoconférence orchestrée par le Collège de médecine générale (CMG), qui a drainé par moments quelque 1.600 participants. Fil rouge de ces quasi deux heures d’exposés et d’échanges : le testing-tracing. 87% des MG préalablement sondés par le CMG se rejoignent : leur profession a un rôle central à jouer dans ce dispositif-clef du déconfinement.

Le testing-tracing vise à casser au maximum les chaines de contamination. On bascule d’un « confinement généralisé à un isolement sélectif », résume Thomas Orban, président du Collège. Encore faudra-t-il que « tout le monde joue le jeu ». Rappel utile : une nouvelle phase de la gestion de l’épidémie commence, certes, mais le tri téléphonique des cas suspects reste d’actualité, tout comme le port d’équipement de protection lors de tout contact.

Dans son webinar mobilisant une petite dizaine d’intervenants, le CMG détaille notamment la chronologie de l’infection covid-19 et son impact  sur le testing-tracing. Cette partie, à visionner à partir de 9’30’’ sur https://youtu.be/kXBd9QNqfbY, évoque e.a. les valeurs prédictives des tests PCR. Les tests étaient, d’après le « pré-sondage » lancé dimanche par le CMG, un point d’attention pour bon nombre des 530 répondants.

Le CMG cerne ensuite le mécanisme de testing-tracing qui se met en place (24’). Il évoque le rôle des call centers régionaux et les arrêts de travail ou les quarantaines qui peuvent découler du processus, le tout en déroulant les différents scénarios possibles. Les MG peuvent effectuer le frottis au cabinet s’ils sont correctement équipés ou le faire effectuer dans des centres de tri ayant développé en sus une fonction de testing et gérés par leurs cercles.

Préalablement, les généralistes procèdent à une déclaration de cas probable avec demande de dépistage via une e-form, à partager avec un centre de testing via son eHealthBox, en veillant toutefois à procurer une version papier au patient. Ils invitent déjà celui-ci, dans l’attente des résultats, à récapituler mentalement les personnes qu’il a fréquentées récemment - à mentionner sur une feuille de contact (54’25).

Le Collège clarifie les choses au niveau des circuits d’analyse des échantillons : cohabitent d’une part les labos hospitaliers et privés classiques, de l’autre la « plateforme fédérale » spécifiquement créée et composée de firmes de l’industrie pharmaceutique. Le MG reçoit selon la filière adoptée les résultats via son DMI ou via les hubs (Réseau santé wallon/bruxellois).

Les ¾ des répondants au pré-sondage déclaraient mal maitriser les e-forms. Les trois formulaires digitaux à employer font donc l’objet d’une présentation avec captures d’écran (à 34’30’’), avant que le Collège ne propose un inventaire illustré des différents modèles de certificats d’usage durant l’épidémie (ITT, quarantaine, décès…) (41’54’’). Suit un exposé sur l’organisation pratique des centres de testing ((48’) sous tutelle des cercles et disponibles H24, voire de leurs éventuelles antennes loco-locales ou équipes mobiles. A noter : l’Inami financera les honoraires des MG testeurs, mais on ignore s’il s’agira d’une rétribution à l’acte ou au forfait. Le Collège termine par des considérations récapitulatives sur la communication envers le patient, pour l’amener à adhérer à cette procédure de santé publique - donc d’intérêt général - qu’est le testing-tracing (57’37’’)

Vous l’aurez compris : la séance était particulièrement riche en directives pratiques, ponctuées par les remerciements du Pr Emmanuel André (1h3’44’’) pour l'énergie et le professionnalisme des MG, « dont les retours permettront d’encore améliorer les outils » (1h3’44’’) et par quelques explications de Frank Robben sur l’aspect IT (par exemple, l’intégration rapide des trois e-forms dans les DMI de médecine générale) (1h5’22’’). Le patron de la plate-forme eHealth dit aspirer lui aussi à du feedback des MG usagers. Les interventions de ces deux invités précèdent une longue plage de questions/réponses.