Le Dr Bacquelaine n’est évidemment pas opposé au fait d’appliquer le tiers-payant pour les patients qui ont des difficultés financières, voire même de ne pas leur demander le ticket-modérateur. «Je n’ai jamais connu de médecins qui refusent de soigner des patients pour des questions d’argent. C’est un mythe. Les généralistes respectent cet engagement formel du serment d’Hippocrate.»
Le député fédéral MR estime, par contre, que rendre le tiers-payant obligatoire – même si le patient ne le demande pas et parfois ne le veut pas parce qu’il a sa dignité et souhaite honorer le médecin qu’il consulte – constitue une dérive préoccupante. «Sur les plans éthique et philosophique, l’obligation d’appliquer le tiers-payant pose problème. Il faut également connaître le statut d’assurabilité du patient. Or, cela fait partie de la profession de médecin généraliste de connaître les patients qui éprouvent des difficultés financières. En édictant de telles règles, on fait le pari que l’homme – et le médecin en particulier – est incapable d’avoir un comportement éthique et correct sans qu’une réglementation le lui impose. Ce n’est pas ma vision de l’homme et du médecin.»
Daniel Bacquelaine souligne que son parti s’est battu pour obtenir un statut pour le malade chronique mais que l’objectif n’était pas d’incorporer ces patients dans le système du tiers-payant obligatoire. «Certains maladies chroniques ont les moyens d’honorer normalement les prestations qu’ils reçoivent. Les autorités ont été beaucoup trop loin dans ce dossier en mettant en place un système extrêmement dirigiste et qui confine à la fonctionnarisation de la profession.»
Le président du groupe MR de la Chambre espère qu’avant le 1er janvier 2015 – après la mère des élections en 2014 – cette mesure tombe dans les oubliettes. D’autant plus, qu’elle impose une nouvelle charge administrative aux généralistes malgré les promesses de simplification liées à MyCarenet.