L’enquête nationale de santé édition 2018 se penchait, pour la première fois, sur la «littératie en santé» des Belges. Résultat ? Un score à garder en tête quand on voit s’allumer un point d’interrogation dans l’œil du patient: un bon 33% des Belges accusent un niveau de littératie qui est faible.
On peut résumer la littératie en santé (LES) comme la capacité à repérer, comprendre et utiliser les informations utiles pour gérer sa santé. Son importance n’est plus à démontrer dans la prévention, la compliance et l’autogestion des maladies. En outre, «elle est considérée comme un médiateur permettant de lutter contre les inégalités en santé», précise Sciensano. L’institut avait inclus la notion dans sa dernière enquête nationale, dont il dévoile peu à peu les enseignements.
Il apparaît que, si 66,6% des Belges de 15 ans et plus possèdent un niveau de LES suffisant, une importante fraction de 27,8% présente un niveau limité et 5,6% un niveau insuffisant. Autrement formulé, un citoyen sur trois n’a pas les capacités requises pour s’informer et prendre des décisions en matière de santé.
Sciensano détaille les variations démographiques et socio-économiques à l’œuvre. En bref, ceux qui «scorent» moins bien que la moyenne sont les femmes, les personnes âgées, les Bruxellois et les Wallons, les malades chroniques et les personnes moins instruites.
En chiffres, voilà ce que ça donne : les hommes sont plus nombreux à afficher un niveau de LES suffisant (68,3% contre 65% des femmes), de même que les 25-74 ans (jusque 72,5% dans cette tranche d’âge contre 54,5% chez les plus de 75 ans). Le taux de personnes avec un niveau de LES suffisant est plus élevé en Flandre (69,3%) que dans les deux autres Régions (63,2% à Bruxelles et 62,7% en Wallonie). Fait dont on pouvait se douter, la LES s’accroît avec le degré d’instruction (niveau suffisant chez 71,7% des personnes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur contre 43,2% des diplômées du primaire). Enfin, l’état de santé joue également: les Belges déclarant (au moins) deux maladies chroniques sont moins nombreux à s’y connaitre en santé.
Sait-on où se situe la Belgique, avec ses pourcentages de 27,8% de niveau limité et 5,6% de niveau insuffisant? Sciensano évoque une enquête réalisée en 2009 dans huit pays européens – mais pas le nôtre. La moyenne était de 35% de LES limitée et de 12% de LES insuffisante.
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