Plusieurs projets de restructuration des cercles sont en cours en Wallonie : en Province de Liège, dans le Brabant wallon et au Luxembourg. C’est un travail de longue haleine et chaque région avance à son rythme. Mais pour le Dr Guy Delrée, président du conseil d’administration de la FAGW, c'est devenu une nécessité.
Une fusion des cercles, explique dans un communiqué récent la Fédération des Associations de Généralistes de la Région Wallonne (FAGW), procure à ceux-ci quelques avantages. Elle permet aux médecins généralistes de « mieux se faire entendre des hôpitaux, du député provincial, du gouverneur, de l’Aviq ». Un autre avantage, poursuit la FAGW, serait la rationalisation et la professionnalisation des structures et des ressources humaines : « n’avoir plus qu’un seul conseil d’administration à la place de dix permettra à chaque médecin qui le souhaite de s’investir sans avoir peur d’être débordé de travail ». Etant fusionnés, les cercles pourraient aussi renforcer leur présence sur le terrain et dans les cénacles où se discutent les questions importantes pour les généralistes. Les subsides pourraient être mutualisés : « certains petits cercles », explique encore la FAGW, « n’ont pas assez de population et ne savent pas faire grand-chose avec leurs subsides. En rassemblant leurs subsides, les cercles pourront consacrer leur argent à des projets pour lesquels ils n’avaient peut-être pas les moyens par le passé. »
Depuis 2021, la FAGW a rencontré de nombreux cercles de médecins généralistes wallons pour échanger au sujet de leur éventuelle restructuration. À ce moment-là, ils étaient au nombre de 59 sur le territoire wallon. Cela signifie autant de président.e.s, de conseils d’administration, d’assemblées générales et un nombre important de réunions. Au sortir de la crise Covid et alors que les discussions sur les coopérations fonctionnelles battaient leur plein, il était devenu indispensable de repenser le paysage de la médecine générale en Wallonie.
« C’est un travail à moyen terme », précise le Dr Guy Delrée, président du conseil d’administration de la FAGW. « Cela se fait progressivement et chaque région avance à son propre rythme. Mais toutes vont y arriver, vu la complexité des missions des cercles ». Les modes de fonctionnement ont aussi évolué. « Auparavant, la plupart sinon toutes ces réunions avaient lieu le soir et nos aînés y donnaient de leur temps. Aujourd’hui, ce serait au détriment de la vie privée et beaucoup de choses se passent en journée. Mais les médecins qui s’y consacrent ont un manque à gagner professionnel qui doit être indemnisé », ajoute le Dr Delrée. « Et les tâches administratives de plus en plus lourdes qui incombent aux cercles doivent pouvoir être déléguées à du personnel non-médecin, qu’il faut rémunérer. »
Effectivement, les choses avancent. Dans le Brabant wallon, 13 cercles (sur les 15 que compte la province) ont adhéré à la démarche de fusion. Ils se réunissent désormais mensuellement pour avancer sur le projet. Une demande de subvention a été envoyée à la Région Wallonne afin de participer aux frais engendrés par la fusion. L’objectif est d’officialiser le cercle unique au 1er janvier 2024.
Dans l’ouest de la province de Liège, depuis le mois d’octobre 2022, dix cercles regroupant 400 médecins généralistes et 330.000 habitants ont entamé les discussions. Ce sont les cercles suivants : Ans, Iris (Awans, Hognoul, Fexhe), Grâce-Hollogne, Saint-Nicolas, Huy, Flémalle-medical, Seraing, Condroz, Médicase (Engis) et le CEMOH (Hesbaye). Plusieurs groupes de travail ont vu le jour pour mener à bien le projet et des subsides ont été demandés afin de faciliter le processus de fusion. La date prévue pour la remise du dossier est le 1er septembre 2023 pour espérer une fusion effective au 1er janvier 2024.
Quant au Luxembourg, les choses sont quasiment abouties. Le dossier a été introduit auprès des autorités et Il ne reste qu’à obtenir une signature. Une première assemblée générale est prévue le 31 janvier prochain.
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