Les épouses de 16 chefs d'État européens ont adopté la Déclaration de Zagreb mercredi dans la capitale croate, certifiant de leur engagement politique à lutter contre l'obésité infantile. D'après l'OMS, la situation atteint des "proportions épidémiques" en Europe, un enfant en âge scolaire sur trois étant atteint de surpoids ou d'obésité.
Des chiffres qui risquent encore d'augmenter, d'après le "World Obesity Atlas 2023". Selon les projections, un total de 28 millions d'enfants de 5 à 19 ans seront atteints d'obésité d'ici 2035, ce qui pourrait coûter 800 milliards de dollars américains (727 milliards d'euros) par an à l'Europe dans les années à venir.
En Belgique, l'obésité pourrait concerner 20% des enfants et 33% des adultes d'ici 2035, entrainant un impact financier de près de 14 milliards de dollars (12.700.000.000 euros), dans le domaine des soins de santé des naissances prématurées notamment.
"Si nous n'agissons pas maintenant sur ces tendances liées à l'obésité infantile, les conséquences seront désastreuses pour des millions d'enfants, jusqu'à l'âge adulte, et auront des répercussions immenses sur nos systèmes de santé", pointe le Docteur Kluge, directeur de la branche européenne de l'OMS. L'obésité entraînerait en effet plus de 1,2 million de morts chaque année en Europe et serait à l'origine de maladies cardiovasculaires, de cas de diabète, de maladies respiratoires et de cancers.
Face à cette situation, l'OMS a identifié trois champs d'actions spécifiques pour lutter contre cette "épidémie silencieuse": la prévention dès le plus jeune âge, une meilleure réglementation de l'industrie alimentaire et la promotion d'une activité physique régulière. Parmi les mesures proposées dans la Déclaration de Zagreb figurent notamment l'affichage des valeurs nutritionnelles à l'avant des emballages des produits alimentaires, la promotion des modes de transport actifs par la création de pistes cyclables sécurisées, ou encore la mise en place d'une taxation sur les boissons sucrées.
"L'obésité est influencée par de nombreux facteurs, tels que la génétique, l'environnement ou encore le statut social" conclut le Dr. Kluge. "En raison de la complexité de cette maladie, les politiques mises en place doivent être globales et bénéficier d'un large soutien politique."