Un nouveau programme de dépistage précoce de 120 maladies graves mais traitables de l'enfant a été mis au point par le professeur Laurent Servais (hôpital de la Citadelle et CHU de Liège) et les équipes de plusieurs services, en collaboration avec l'ULiège, annoncent mercredi les concernés dans un communiqué commun. Il s'agit d'une première mondiale.
Actuellement, le dépistage néonatal effectué en Fédération Wallonie-Bruxelles ne permettait de détecter que 19 de ces maladies. Le nouveau programme, appelé "Baby Detect", permet désormais d'en déceler 120. Une liste qui "devrait encore s'allonger", selon Laurent Servais, qui rappelle que "plus on détecte tôt une maladie, et même idéalement avant les symptômes, plus on pourra la traiter efficacement."
Concrètement, le test est assez simple: après signature par les parents d'un document de consentement, quatre gouttes de sang sont prélevées en même temps que la prise de sang habituelle, deux jours après la naissance de l'enfant. Les parents sont ensuite contactés uniquement si le test révèle un problème.
Le programme a débuté il y a quelques mois et près de 900 tests ont été réalisés, dont quatre ont révélé une maladie grave mais traitable. Ce dépistage "n'a pas de coûts pour les parents, et évidemment aucun risque", précise la cheffe de projet d'essais cliniques à l'Université de Liège, Tamara Dangouloff. "Les parents qui hésitent avancent souvent l'argument qu'il n'y a jamais eu de problème dans la famille, ce qui ne veut malheureusement rien dire".