L'Association belge des syndicats médicaux (Absym) estime, mardi, que le gouvernement fédéral a franchi une ligne rouge importante alors que l'autorisation accordée aux pharmaciens d'administrer le vaccin contre la grippe a été pérennisée pour une année supplémentaire.
"Systématiquement, des tâches essentielles des médecins leur sont retirées", a estimé Jos Vanhoof, président de la section flamande de l'Absym. L'association s'était dès le départ farouchement opposée à cette extension du droit de vaccination pour les pharmaciens, mais elle n'a pas été entendue.
L'Absym craint que l'Association pharmaceutique belge ne s'arrête pas en si bon chemin. Ainsi, "dans un mémorandum, les pharmaciens demandent aussi à être habilités pour prolonger les médicaments chroniques, à pouvoir traiter les infections simples et à mesurer le taux de sucre des patients diabétiques", s'inquiète le syndicat des médecins. "L'expertise des médecins devient de plus en plus fragmentée", déplore M. Vanhoof, qui utilise la métaphore d'une "belle pomme Jonagold brillante dont il ne reste plus que le trognon".
S'il reconnaît que les pharmaciens se réinventent constamment, il considère qu'une ligne rouge a été franchie, la profession de médecin en tant que mandataire de la prescription de soins se voyant de plus en plus vidée de sa substance. "Comment peut-on fournir des soins holistiques si toutes ces tâches leur sont retirées?", s'interroge-t-il.
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