Alors que le CHU de Liège annulait ses rendez-vous mercredi, faute de vaccins, le Pr Michel Moutschen, infectiologue, s’interroge sur les raisons de cette polémique autour des vaccins AstraZeneca.
Interrogé par Medi-Sphère sur le retrait (provisoire ?) du vaccin AstraZeneca dans le programme de vaccination actuel, le Pr Michel Moutschen (Infectiologie, CHU Liège) déclare : « Je suis très surpris par cette polémique, qui ne semble pas avoir de fondements scientifiques. Le nombre de cas rapportés est en effet ridiculement faible, du même ordre que celui qui a été rapporté après le début de la vaccination avec le vaccin Pfizer et pour lequel le bon sens assorti au calcul des risques avait montré que ces effets secondaires étaient ‘normaux’, ce qui a fait tomber le soufflé. De plus, le nombre de cas rapportés semble moindre que celui auquel on peut s’attendre dans une population normale non vaccinée. On pourrait presque dire au vu de ces données que le vaccin est ‘protecteur’… ! »
Comme tout le monde, le Pr Moutschen se demande pourquoi les choses ont pris une telle ampleur, y compris dans des pays où le nombre de cas de phénomènes thromboemboliques a été quasi nul, comme c’est le cas de la France. « Je ne me prononcerai pas sur les hypothèses qui circulent : la volonté de ralentir la pression vis-à-vis du public parce que les vaccins n’arrivent pas assez vite, l’envie de nuire aux Anglais post Brexit, une rétorsion contre une entreprise qui ne livre pas à temps...? Quoi qu’il en soit, en l’état actuel des choses, je conseille, à tous ceux qui me le demandent, de se faire vacciner, y compris avec le vaccin AstraZeneca, même et surtout s’ils sont à risque et pour autant que la Belgique suive l’avis circonstancié de l’OMS et non la foule qui crie haro sur le baudet. Il est regrettable par ailleurs de constater que cette polémique conduit à une réduction de la confiance du public dans un vaccin qui par ailleurs a fait ses preuves.»
Lire aussi:
> Chute de la confiance des Européens dans le vaccin d'AstraZeneca (YouGov)
> L'EMA valide la poursuite de la vaccination avec AstraZeneca
> Tous les rendez-vous de mercredi annulés faute de vaccins au CHU de Liège
Derniers commentaires
Jean-Michel SERVAIS
22 mars 2021En consultant l'aperçu hebdomadaire des effets indésirables des vaccins COVID-19 du 18 mars 2021 (AFMPS) il apparait que les effets secondaires (en général) se distribuent comme suit:
-Pfizer: 0,67%
-Moderna: 1,62%
-Astra-Zeneca: 1,55%
Bien évidemment la Covid (sévère ou modéré) est accompagnée d'un potentiel d'hypercoagulabilité bien documenté (par ex: N Engl J Med 2020; 383:1675-1678, October 22, 2020, DOI: 10.1056/NEJMclde2028217)
Que pouvons nous faire d'utile, puisqu'à cette heure tous les commentaires sont concordants, pour arrêter cette désinformation permanente diffusée (soyons paranos...peut-être pas innocemment) par ces merveilleux réseaux qui n'ont peut-être pas brisé l'isolement des confinements mais qui brisent les efforts de santé publique.
Quand surviendront certains doutes sur les variants et la contagiosité pas impossible de porteurs vaccinés, nous pouvons nous préparer à un nouvel orage...
J.M. Servais
Zayd Jedidi
18 mars 2021La voix de la sagesse !
Anne-Françoise MEULDERS
18 mars 2021Enfin un commentaire plein de bon sens et apaisant. Le risque de la pilule est bien identifié et là, personne ne s'insurge !!
Harry DORCHY
18 mars 2021Un autre problème pour juguler la pandémie est le fait que trop de médecins formulent des contre-vérités sur les vaccins anti-Covid et surtout maintenant sur l’AstraZenica. Ils sèment le doute à ce sujet, comme l’a constaté l’Ordre des médecins, et comme en témoignent hélas beaucoup de commentaires quotidiens dans Mediquality sur internet. D’où le faible taux de vaccination dans le personnel soignant, sauf, notamment à l’UZ-VUB, et le fait que des centre de vaccination sont désertés si les personnes convoquées savent qu’elles vont recevoir l’AstraZenica. Qu’on se pose des questions sur le risque des vaccins, c’est plutôt intelligent à condition d’y répondre rapidement et avec un esprit critique scientifique, mais que même des médecins gobent des «fake news» à la Trump est inadmissible d’autant plus s’ils les communiquent à leurs patients.
Harry DORCHY
18 mars 2021Le covid-19 est une maladie hautement et gravement thrombotique.
Evidemment, les vaccins doivent avoir une efficacité optimale sans effets secondaires graves. Dans le cas du vaccin AstraZenica, les statistiques montrent qu’il n’induit pas plus de thromboses que dans la population non vaccinée, alors que la covid-19 est, elle, une maladie thrombotique touchant les poumons, le cerveau, etc, traitée notamment par anticoagulation. «Près de 15 % des patients atteints de la maladie à coronavirus 2019 et plus de 70 % des formes graves présentent des anomalies de coagulation. Cet état d’hypercoagulabilité, incluant essentiellement une élévation marquée des D-Dimères, est associé à un risque accru de décès» (Rev Med Int, february 2021, pages 93-100).
Jean-Marie DELLEUZE
18 mars 2021N'est-ce pas une guerre économique voulue par Pfizer contre AstraZénéca ?
Eu égard aux prix. 2 € pour Astra et 20 € pour Pfizer !!! Un des deux se sucre incontestablement.
Anne KORNREICH
18 mars 2021Et si c'étaient les Russes, qui veulent à tout prix vendre leur vaccin SpoutnikV à l'Europe?
Je suis comme vous, je ne comprends pas pourquoi tant de pays sont prêts à retirer ce vaccin du marché alors que la fréquence de thromboses est moindre que dans la population générale.
Michel JEHAES
18 mars 2021Je me posais les mêmes questions que Michel Moutschen, c'est-à-dire "qu'estce qui se trame en-dessous de cet acharnement contre l'Astra-Zeneca ?"
Je constate une énorme perte de confiance envers ce vaccin en particulier mais ça ne fait pas de bien non plus au processus vaccinal pris dans son ensemble.
A qui profite le crime ?, comme le signale déjà Michel M.