41,5 millions de doses de vaccin exportées hors-UE

De fin janvier au 16 mars dernier, 41,5 millions de doses de vaccin produites dans l'Union européenne ont été exportées vers 33 pays hors UE, tandis que dans le même temps, les pays de l'UE s'en partageaient 70 millions, selon des chiffres actualisés de la Commission européenne à la veille d'un durcissement probable du mécanisme de licence d'exportation des vaccins.

"Si vous regardez ces chiffres, vous voyez que nous avons donc été ouverts et généreux", a commenté mardi le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, en marge d'une réunion des ministres des Affaires européennes.

L'exécutif européen doit présenter ce mercredi une révision du mécanisme de licence d'exportation de vaccins anti-Covid, instauré fin janvier, alors qu'il fait pression sur le Royaume-Uni pour obtenir une réciprocité proportionnée dans les livraisons, fortement réduites en ce qui concerne l'AstraZeneca.

Jusqu'ici, les Etats membres n'ont pas abusé de ce mécanisme: une seule demande de licence a été refusée par l'Italie à l'Australie, où le taux de vaccination est bien plus élevé. Pas moins de 314 autres demandes ont été approuvées à destination de 33 pays partenaires.

La Commission pourrait restreindre les exemptions actuellement accordées à de nombreux pays, selon certaines sources.

Elle fera aussi de la réciprocité et de la proportionnalité deux principes clés du mécanisme.

La Commission entend notamment par là "une même transparence et une même ouverture", selon M. Sefcovic. Elle pourrait aussi demander de savoir si les accords conclus par les pays tiers avec les sociétés pharmaceutiques ont été aussi équitables que les siens, examiner la proportionnalité de l'approvisionnement dans ces pays par rapport à l'effort consenti par l'UE, ou établir un lien avec le taux de vaccination dans l'UE, a énuméré M. Sefcovic.

Pour autant, le système révisé "n'aboutira pas à une interdiction pure et simple des exportations de vaccins, car ce que nous attendons, c'est que les fabricants respectent leurs obligations contractuelles", selon le commissaire slovaque. Seront pris en compte aussi les matières premières livrées par les pays visés et les investissements effectués.

"Nous traversons une période difficile et voulons notre juste part des vaccins", a-t-il ajouté en citant les nouveaux variants et la crainte d'une troisième vague.

La chancelière allemande Angela Merkel a soutenu mardi la menace de la Commission européenne de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l'UE ne recevait pas les livraisons prévues.

La Belgique, quant à elle, "soutient l'accent mis sur la transparence ces dernières semaines car cela permettra d?accélérer la production, la livraison et donc le déploiement des vaccins", selon la ministre des Affaires européennes Sophie Wilmès.

A l'inverse, le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, est opposé à des blocages d'exportations, estimant qu'il s'agirait d'une "mesure très rétrograde".

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