Agence de placement d'infirmières: on ne connaît que le sommet de l'iceberg, estime le PTB

La société de placement de travailleurs de la santé International Nursing Network (INN), dont les méthodes ont été pointées par l'émission "Investigation" de la RTBF, "n'est que le sommet de l'iceberg", dénonce mardi le PTB. Selon le parti d'extrême gauche, trois autres agences de placement sont en effet dans la même situation.

"Moving People, Team Talent et Care Force sont trois agences de placement qui recrutent des infirmières à l'étranger pour les faire travailler en Belgique. Comme INN, elles ont des pratiques interpellantes", explique Germain Mugemangango, le chef de groupe PTB au parlement wallon.

"D'une part, une plainte de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles a été déposée contre Moving People, agréée en Wallonie depuis 2021, pour falsification de documents afin d'obtenir des équivalences de diplômes. D'autre part, Care Force et Team Talent sont actives sur notre territoire sans avoir été enregistrées ou agréées par aucune entité fédérée, ce qui est pourtant obligatoire", ajoute-t-il en regrettant "le manque total de contrôle de la part du gouvernement wallon". 

Pour le parti, "il faut clairement revoir le système de contrôle" qui ne se met en marche, actuellement, qu'après un dépôt de plainte, et s'attaquer à la pénurie de personnel soignant en revalorisant le métier. Pour l'instant, "c'est la loi de la jungle au sein de ce secteur. Il n'y a pas de contrôle, pas de vision de ce qu'il se passe dans nos hôpitaux", avec des agences qui "ont le champ libre pour faire ce qu'elles veulent en toute impunité", déplore enfin Germain Mugemangango.

Déjà interrogée sur le sujet il y a 15 jours en séance plénière du parlement wallon, la ministre régionale de la Santé avait indiqué qu'International Nursing Network a bien été enregistrée au sud du pays.

"Cette agence a été enregistrée en 2012, comme environ 1.100 entreprises le sont en Wallonie. Elle n'a fait l'objet d'aucune plainte depuis. Mais vu la situation, j'ai sollicité l'administration pour qu'une inspection y soit menée et pour vérifier si la pratique d'enregistrement doit être mieux encadrée", avait expliqué la ministre.

"Les pratiques qui ont été dénoncées dans l'émission de la RTBF - frais exorbitants pour obtenir une équivalence de diplôme, clauses discriminatoires dans ses contrats,..., ndlr - ne sont pas admissibles et nous les combattrons avec pugnacité", avait-elle ajouté.

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