En décembre, Sciensano et la KULeuven sondaient les professionnels de soins. Comment résistent-ils à la pression covid ? Ont-ils besoin de soutien ? Plus de la moitié des répondants se déclarent fatigués, un sur cinq veut quitter le métier. Dans le sous-groupe des médecins, cette part atteint 24%.
L’enquête menée juste après le pic de la 2ème vagueindique que la crise a des répercussions psychiques et physiques considérables sur les prestataires, à cause des soins à dispenser aux personnes (présumées) infectées, énonce Sciensano, mais aussi de l’obligation d’appliquer des mesures de protection personnelle et « en raison d’une augmentation des tâches administratives ».
Les chercheurs ont analysé les contributions de +/- 3.000 professionnels de la santé et aidants, en s’attachant aux symptômes pouvant résulter d’une pression importante et en distinguant le « temps normal » du temps de crise. Ces professionnels officient à l’hôpital, en MRS, en 1ère ligne, dans le secteur du bien-être.
Sciensano et la KUL y recensent 390 médecins, se répartissant comme suit sur le plan régional : 205 médecins en Wallonie (16% des participants wallons), 71 à Bruxelles (24% des participants bruxellois) et 114 médecins en Flandre (8% des participants flamands).
Les chercheurs ont repéré des symptômes pouvant être la conséquence d’un stress chronique, apparus plus souvent que la normale, à commencer par un sentiment de fatigue, rapporté par 56% des 3.000 participants (contre 38% en temps normal). De même, 51% se déclarent sous pression (contre 24%), 46% dans l’impossibilité de se détendre suffisamment (27%), 40% manquent de sommeil (25%) et 26% ont des troubles de la concentration (15%). A ceci se combinent des signes de stress aigu, comme l’hypervigilance pour 38% (contre 24%) et un sentiment d’anxiété pour 27% (12%). Des problèmes physiques associés au stress chronique se sont aussi invités plus que d’habitude, des douleurs musculaires et articulaires (38%, contre 21%) aux céphalées (30%, contre 12%) en passant par les maux d’estomac (21%, contre 11%).
La crise laisse aussi des traces sur le plan professionnel, poursuivent Sciensano et la KUL. C’est ainsi que 22% des participants envisageaient de cesser leur activité, plus du double de d’habitude (10%). Tout en soulignant que les scores observés dans le sous-groupe « médecins » ne s’écartent pas des grandes tendances de l’enquête, les chercheurs nous précisent toutefois que ce sont 24% des 390 praticiens participants qui ont répondu en décembre vouloir cesser d'exercer ! (dans des circonstances normales, seuls 7% songent à arrêter).
Autres indices de mal-être professionnel : un accroissement de l’impression d’isolement au travail (25%, contre 13% en temps normal), un recul du sentiment de faire partie d’une équipe (58%, contre 69%) et une hausse du sentiment d’incertitude (16% contre 7%), que peut possiblement expliquer « la constante réorganisation du travail par suite de la crise ».
Seuls 27% des répondants disent avoir partagé leurs pensées et émotions avec leur chef, alors qu'à peine 15% ont eu recours à un soutien professionnel. Sciensano souligne l’importanced’une aideémotionnelle ou psychologique« appropriée et accessible », presque 40% des répondants estimant avoir besoin de l’appui d’un professionnel. « Nous allons continuer à présenter ces résultats, notamment en Flandre, où nous avons déjà bien collaboré avec De ZorgSamen. Des échanges ont déjà eu lieu avec l’AViQ, aussi. » (*)
(*) AViQ qui propose le site « Trouver du soutien »
Derniers commentaires
Jacques HENNEBERT
04 février 2021Le dernier des mohicans c'est le médecin généraliste.
Une espèce en voie de disparition à ajouter sur la liste .
Je suis curieux de savoir quel est l'opinion de nos ministres de la santé en ce qui concerne nos problèmes et complications diverses qu'ils nous imposent sans nous consulter.
ce sont des vautours . Nous sommes mieux considérés par nos patients dont certains sont prêt à descendre dans la rue.
A propos qui est amateur de refédéraliser les soins de santé?
Vos réponses sont la bienvenue. Merci d'avoir abusé de votre temps pour lire ces quelques lignes DR. HENNEBERT Jacques.