La ministre de la Santé a été alertée plus d’une fois des dysfonctionnements de la plateforme eHealth et de leurs conséquences pour les médecins, rappelle le Collège de médecine générale (CMG). « Face à son peu de réaction », il demande à la libérale flamande une rencontre. Seconde revendication : un moratoire sur les évolutions et les contraintes informatiques jusqu’à ce que le système atteigne une fiabilité de 99,9%.
Le CMG, pour mémoire, rassemble tant les syndicats de MG que leurs cercles (FAMGB et FAGw), la SSMG et les départements universitaires de médecine générale. C’est donc toute la profession qui, par lettre ouverte à Maggie De Block, exprime son ras-le-bol devant « les dysfonctionnements récurrents » du système d’e-santé belge.
A toutes fins utiles, le CMG soulignent que les généralistes ne livrent pas ici des combats anti-informatisation d’arrière-garde : « ils sont heureux de pouvoir disposer des services qui permettent la prescription, la facturation, la demande de remboursement de médicaments, etc. sous forme électronique. » L’informatique est synonyme de gain de temps et de l’efficacité… Mais « quand elle fonctionne », ajoute-t-il.
Et d’embrayer sur les pannes du système, dont « certaines sont majeures, comme celle du lundi 27 janvier, qui n’était pas la première du genre ». Avec toutes les répercussions qu’on imagine sur le quotidien « de médecins généralistes surmenés, de pharmaciens confrontés alors à des difficultés sans nom, de patients déboussolés devant les changements permanents, et d’autres professionnels de santé comme les dentistes ou le secteur infirmier ».
Le CMG reproche à la ministre une informatisation à marche forcée, obligatoire, de l’e-santé en dépit des signaux d’alerte ou de détresse envoyés par les professionnels. Le Collège illustre ceci par un exemple tout frais : l’imposition du nouveau modèle d’ordonnance avec, insiste-t-il, « interdiction formelle d’adapter d’une quelconque manière les anciens modèles », et ce alors que les médecins en ont des stocks importants. « Cela engendre un gaspillage sans raison valable si ce n’est votre crainte de retarder l’informatisation que vous désirez (trop) rapide ».
En conclusion, le Collège de Médecine Générale en appelle à une rencontre urgente avec la ministre de tutelle, pour délayer les contraintes avec - « enfin », diront certains - de « l’écoute bienveillante, de la confiance et de la collaboration » avec le terrain. Il réclame un « moratoire sur les évolutions et les contraintes informatiques tant que le système n’est pas fiable à 99,9% ».
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