La Direction études et statistiques de l’ARES vient de publier les statistiques descriptives des cinq premières éditions de l’examen d’entrée aux études en médecine et en dentisterie. « Le nombre d’inscriptions augmente au fil des éditions. Entre la première épreuve de l’édition 2018 (première année pour laquelle il y a eu 2 épreuves) et celle de l’édition 2021, le nombre de candidat.es en médecine est passé de 2.994 à 4.636. Les candidat.es français sont ceux qui ont vu leur proportion augmenter le plus.
L’un des éléments marquants de cette étude est sans nul doute l’augmentation considérable du nombre de candidat.es au fil des éditions » commente Laurent Despy, administrateur de l’ARES, lequel ajoute que « cela tend à démontrer l’attractivité des études de médecine et de dentisterie. C'est à présent à la ministre de l'enseignement supérieur, Valéry Glatigny, d'analyser ces données. Nous ne donnons pas d'avis, de notre côté, sur la problématique des numéros inami. "
Plus de participations en médecine qu’en dentisterie
En moyenne, 85,5 % des candidat·es s’inscrivent en médecine et 14,5 % en dentisterie, une donnée qualifiée de stable au fil des éditions. Au niveau de la catégorie de nationalité, il est à constater que près de 20 % des candidat·es français·es sont inscrits en dentisterie, tandis que cette proportion avoisine les 12 % pour les autres catégories de nationalité.
De plus en plus de français
Lors de la première épreuve en 2017, les candidats belges représentaient 7 candidats sur 10. Cette proportion a depuis constamment diminuée pour atteindre 1 candidat sur 2 lors de la dernière édition. Cela ne signifie pas qu'il y a moins d'étudiants belges qui tentent leur chance mais bien que davantage de personnes non résidentes se présentent à l'examen, a souligné lors de la présentation des résultats à la presse Loïc Legros, attaché à la direction études et statistiques de l'Ares.
Les candidats français sont ceux qui ont vu leur proportion augmenter le plus sur la même période, passant de 13,4% à plus de 34% pour la dernière édition.
Les 3 régions qui ont le plus de candidats à l’examen sont dans l’ordre : l’Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand Est. Il s’agit des régions les plus proches de la Belgique.
Le point sur les universités
L’arrondissement de Bruxelles-Capitale est celui qui détient le plus grand nombre de candidats.
Les universités qui concentrent le plus grand nombre d’intention d’inscriptions sont l’Université libre de Bruxelles et l’Université catholique de Louvain. Ces deux universités sont également celles qui ont le plus grand nombre d’inscriptions dans l’enseignement supérieur, toutes filières confondues.
L’Université libre de Bruxelles est celle dont la proportion de candidat a le plus évolué entre la première édition et la dernière. Elle est passée de 18% à 35% soit pratiquement le double.
L’Université de Namur est celle qui a le taux de candidats belges le plus élevé. À l’inverse, l’Université libre de Bruxelles est celle avec le taux le plus faible. L’Université de Mons a le second taux de candidats français le plus élevé.
Pour l’Université de Liège et l’Université de Mons, la majorité des candidats est issue de leur province respective avec relativement peu de candidats issus d’autres provinces. Il n’est pas étonnant que la majorité des candidats de l’Université catholique de Louvain soit issue de la Région de Bruxelles-Capitale car son site principal organisant les études de médecine et dentisterie y est situé.
Plus de femmes
Il y a en moyenne 2 fois plus de candidates que de candidats. La majorité des candidats ont 18 ans lors de leur première épreuve. La proportion de candidats ayant moins de 20 ans à la première épreuve est légèrement plus petite pour les hommes (70%) que pour les femmes (77%). À leur première épreuve, les candidats belges ont majoritairement 18 ans ou moins alors que les candidats français ont majoritairement 19 ans. Pour les candidats issus de pays situés en dehors de l’Union européenne, une part importante a 22 ans ou plus.
Les matières : La physique pose le plus de problèmes aux candidat·es
Parmi les candidat·es qui n’ont qu’une note inférieure à 8/20 sur l’ensemble des matières, la matière dans laquelle cette note est obtenue est majoritairement “physique” (30,5 %), viennent ensuite “raisonnement” (23,9 %) et “biologie” (16 %). Le taux de réussite conditionnelle en éthique est relativement haut pour l’ensemble des épreuves à l’exception de la seconde épreuve de l’édition 2019 où il vaut 81,4%. Le taux moyen sur l’ensemble des épreuves est de 93,8%. Le taux de réussite conditionnelle en empathie est relativement haut pour l’ensemble des épreuves à l’exception de la première épreuve de l’édition 2019 où il vaut 59,9%. Le taux moyen sur l’ensemble des épreuves est de 86,4%
Sur les cinq dernières année, le taux de lauréat·es est en moyenne de 17 %. En médecine, depuis 2017, ce sont 5.326 candidat.es qui ont réussis leur examen d'entrée.
Concernant le taux de réussite selon le sexe, l’étude indique que celui des candidats est légèrement supérieur à celui des candidates, et ce pour l’ensemble des épreuves.
A présent, les responsables politiques régionaux et fédéraux vont pouvoir se saisir des chiffres pour mener une véritable politique de santé face aux pénuries qui frappent différentes spécialités de la profession...
> Découvrir le rapport complet
Lire aussi: Contingentement des numéros inami : « Le gouvernement donne le pouvoir à l’Inami d'agir seul. »
Derniers commentaires
Francois Planchon
15 décembre 2021Les contribuables belges ne payent pas leurs impôts pour financer les carences de l'enseignement en France... Quand va-t-on oser dire "stop" ? Trop facile pour notre voisin d'instaurer une pénurie permanente dans son enseignement supérieur (pas seulement en médecine), par rapport aux besoins de leur pays !
Pour le reste, il faut absolument se prononcer contre la limitation des nos INAMI...
tout simplement car il y a un manque flagrant de médecins.
Tous les généralistes que je connais sont au bord du burn-out et obtenir un rendez-vous auprès des spécialistes est presque toujours sujet à des délais beaucoup trop longs ! A quoi on joue en Belgique ? Devant ces évidences de manque de bras, et de cerveaux, les politiciens persistent dans des attitudes absurdes...
Notons au passage que notre nomenklatura ne se prive pas de multiplier les niveaux de pouvoir jusqu'à l'absurde, et qu'il n'est jamais question d'un quota guidé par la seule fonctionnalité de ministres ou de parlementaires : un petit pays de 300 km de long et de 11ons de citoyens, à peine une ville chinoise, cela devrait se gérer en bon père de famille avec 15 ministères et une chambre de 100 députés, au maximum... Ce serait plus efficace et 4 fois moins cher que maintenant ! Nous sommes de grands malades d'accepter ce gaspillage surréaliste de 7 chambres et 60 ministères / secr. d'état sans réagir....
Pour terminer, ajoutons que +/- 1/3 des nos Inami, chaque année, sont attribués à des médecins étrangers... importés de pays comme la Roumanie...
C'est une véritable gifle infligée à notre jeunesse motivée, de limiter d'une main les places disponibles pour nos étudiants motivés, par un contingentement des numéros Inami, au besoin par un examen d'entrée trop musclé... et de l'autre main d'accorder 1/3 des Nos Inami à des médecins importés...
En admettant une limite nécessaire, il y a chaque année 30% de Nos INAMI en plus à distribuer à nos étudiants... Si les besoins ne sont pas couverts à la fin de chaque promotion... alors seulement on peut accorder des nos Inami à des diplômés par d'autres pays ... Ce serait logique , et respectueux de la motivation de notre jeunesse, et des contribuables ...
Cette évidence est trop simple à mettre en oeuvre ??
Ne peut-on appeler un chat un chat quand on aborde ce sujet, qui n'est pas si "délicat" que cela !