Le projet du ministre des Affaires sociales Frank Vandenbroucke de mettre en place des coordinateurs "retour au travail" a reçu le feu vert en commission de la Chambre. À la demande du PTB, une deuxième lecture sera toutefois nécessaire. Le vote en plénière n'est donc pas pour tout de suite.
Ces coordinateurs s'inscrivent dans l'ambition de réintégrer au mieux un demi-million de malades de longue durée. Actuellement, seuls quelque 10 % sont capables de reprendre le travail et, à l'intérieur de ce groupe, environ la moitié retrouve le chemin du travail par ses propres moyens. Par son projet de loi, Frank Vandenbroucke vise le public qui a besoin d'un coup de pouce, indiquait-il en septembre. L'idée était alors de commencer les préparatifs dès novembre, afin d'intégrer ces coaches de retour à l'emploi dès 2022.
Les coordinateurs "retour au travail" ne sont qu'un élément de la stratégie annoncée par le gouvernement pour remettre au travail les malades de longue durée. Dans le cadre des négociations budgétaires, la coalition Vivaldi avait décidé le mois dernier que les malades de longue durée qui refusent manifestement de faire des démarches de réinsertion pourraient perdre une partie de leurs allocations. Ce point de l'accord avait suscité de nombreux débats à la Chambre. Les employeurs qui ont trop de malades de longue durée ou qui n'aident pas suffisamment à remettre au travail sont également visés.
Le PTB réitère mercredi son opposition au texte. "Le ministre Vandenbroucke a précisé que la 'responsabilisation' des malades de longue durée et des entreprises serait introduite en même temps, et pas avant 2023", communique le parti, qui voit là déjà un premier pas pour faire changer les plans. "La chasse aux malades de longue durée est donc déjà reportée d'un an. Pas à pas, nous faisons en sorte que le gouvernement revienne sur ses projets", interprète la députée Sofie Merckx. "Nous continuerons le combat jusqu'à ce que le ministre retire définitivement sa mesure."
La N-VA, également dans l'opposition, se dit elle aussi sceptique. "Aujourd'hui, 260 médecins conseils n'arrivent pas à atteindre dans les temps tous les nouveaux malades de longue durée pour entamer un trajet de réintégration, sans parler de ceux qui sont en invalidité depuis plus longtemps. On se demande comment 60 coordinateurs 'retour au travail' y parviendraient", commente la députée Valerie Van Peel. Le parti nationaliste flamand trouve également étrange que les coordinateurs dépendent des mutualités. "Les malades de longue durée sont avant tout leurs membres, dont elles veulent défendre les intérêts", ajoute l'élue. Elle plaide pour une forme plus "informelle" de réintégration, avec dans les rôles prévention des médecins du travail et les services de prévention.