Le gouvernement en affaires courantes ne tiendra pas lundi de réunion sur le budget des soins de santé pour l'année prochaine, a annoncé le Premier ministre, Alexander De Croo (Open Vld). Le chef du gouvernement renvoie une nouvelle fois aux négociations en cours entre les partis de la coalition Arizona. Il prendra contact avec le formateur Bart De Wever. Mais au sein de la Vivaldi, libéraux exceptés, ce report n'est pas soutenu par les autres partenaires de l'ex-majorité.
L'équipe Vivaldi devait à nouveau se réunir pour arrêter le budget de l'Inami après avoir échoué à s'accorder sur le sujet il y a deux semaines. Fidèle & agrave; l'attitude qu'il observe depuis la rentrée, le Premier ministre attendait de savoir quels étaient les plans de la prochaine coalition avant de trancher, au vu des montants considérables qui sont en jeu. Mais ce week-end, la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V n'ont pas progressé sur le sujet. La question du cadre budgétaire du futur gouvernement semble s'enliser six mois après les élections.
"La norme de croissance (des soins de santé) pour 2025 a été discutée il y a deux semaines mais le gouvernement démissionnaire n'avait alors pas trouvé de consensus. Une nouvelle réunion n'offre pas pour le moment de perspective d'un accord tant que les partis de l'Arizona ne se prononcent pas sur la question. Le Premier ministre prendra à nouveau contact avec le formateur", a-t-on indiqué au cabinet de M. De Croo.
La norme de croissance actuelle des soins de santé atteint 2,5%, au-delà de l'indexation. Cela représente un "alourdissement" de 2 milliards d'euros du budget, a-t-on fait remarquer. "Ce n'est pas le comité de gestion de l'INAMI qui détermine cette norme de croissance mais le conseil des ministres".
"Le report ne met pas en danger les dépenses dans les soins de santé. Le conseil des ministres peut prendre une décision plus tard dans le mois. D'ici là, le formateur reçoit plus de temps pour négocier. Tant que les discussions budgétaires sont en cours dans le cadre de la formation, ce n'est pas au gouvernement démissionnaire d'établir les dépenses de 2025 (au-delà des douzièmes provisoires). C'est aux partis qui forment le gouvernement de faire des choix budgétaires pour les années à venir", a-t-on encore expliqué.
Pour l'instant, l'accord conclu au sein de l'Inami entre les mutuelles et les prestataires de soin peut rester intact, apprenait-on en début de semaine, le comité de gestion de l'institut ayant adopté des douzièmes provisoires en l'absence d'un budget des soins de santé ratifié par le conseil des ministres pour 2025.
Au sein du gouvernement, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit) a regretté "profondément" cette décision. "Si nous voulons garder le budget sur la bonne voie, chaque jour de retard est un jour perdu"', a-t-il lancé à ses collègues.
Chez les écologistes, le ton était le même. "Il me semble urgent d'avancer sur les dossiers à l'agenda, que ce soit le budget de l'Inami ou la langue bleue, pour ne pas parler des autres dossiers bloqués", a fait remarquer Georges Gilkinet (Ecolo). Une opinion partagée par le vice-Premier ministre CD&V, Vincent Van Peteghem. Le vice-Premier ministre PS a également déploré ce report qui ne reçoit le soutien que des seuls vices-Premiers libéraux, Paul Van Tigchelt et David Clarinval. Ce dernier attend toutefois qu'un point soit fait durant la semaine.
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