Le système de conventionnement, qui doit permettre l'accès aux soins de santé pour tous, montre ses limites, selon une enquête de Solidaris publiée mercredi. La mutualité socialiste constate que l'offre de soins par des prestataires ne permet plus de garantir la sécurité tarifaire dans certaines disciplines. Elle réclame "une réflexion en profondeur".
Le conventionnement se base sur les accords tarifaires négociés tous les deux ans entre les mutuelles et les prestataires de soins (médecins, kinés, infirmiers...), rappelle Solidaris. L'outil fixe les tarifs des actes médicaux et seuls les prestataires qui n'adhèrent pas à la convention peuvent facturer des suppl& eacute;ments aux patients.
La mutualité a sondé plus de 1.000 affiliés sur leurs connaissances du conventionnement et les résultats l'inquiètent. Elle remarque "un manque criant d'informations fiables" et de transparence quant au statut de conventionnement du prestataire, et "une grande méconnaissance" des patients.
Parmi les patients les plus précarisés qui ont consulté des prestataires non-conventionnés, 45% n'avaient aucune connaissance du système. Environ 80% des répondants ne connaissaient par ailleurs pas le prix de la consultation avant qu'elle ne leur soit facturée.
Une autre étude de Solidaris, menée en collaboration avec l'Observatoire belge des inégalités (OBI), démontre également des failles dans l'accessibilité géographique aux professionnels conventionnés, les dentistes dans ce cas-ci. L'offre de prestataires conventionnés n'est pas uniforme sur le territoire belge, ce qui peut forcer certains patients à consulter des non-conventionnés avec le risque de payer des suppléments, résume la mutualité.
"Il ressort de ces analyses que l'inaccessibilité informationnelle, financière et géographique constitue une spirale infernale qui aggrave les inégalités sociales et nuit à la santé publique", alerte Solidaris.
Son secrétaire général Jean-Pascal Labille appelle donc les partenaires de la concertation à mener une réflexion en profondeur sur le système "afin d'assurer la sécurité tarifaire pour les patients et répondre aux enjeux que le conventionnement pose en matière de santé publique".
Pour la mutualité socialiste, il faut également augmenter l'offre de prestataires conventionnés pour accroître l'accessibilité et offrir une meilleure information à la population.
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