A l’approche des élections, les partis dévoilent leur programme et particulièrement leur programme santé. Pour ce septième article, la parole est donnée au Vooruit qui fait part de 10 propositions dans le domaine de la santé.
En ayant le ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique dans ses rangs, le Vooruit a accumulé une grande experience en matière de soins de santé. Le parti socialiste flamand a donc rédigé un programme électoral approfondi sur ce thème. Le Vooruit garantit des investissements supplémentaires dans les soins de santé, avec une norme de croissance de 2,5% (en plus de l'index), sur base de preuves scientifiques.
1 - En première ligne des soins de santé
...la coopération entre les disciplines et l'intégration des soins doivent être poussées beaucoup plus loin: le New Deal pour la médecine générale n'est qu'un premier pas. L'avenir appartient aux cabinets et aux réseaux de soins de santé de première ligne, proches et multidisciplinaires, dans lesquels les médecins généralistes, les infirmières, les pharmaciens, les kinésithérapeutes, les psychologues cliniciens... travaillent en étroite collaboration pour offrir des soins intégrés à des groupes de 5.000 à 10.000 citoyens; aux maisons de soins et de bien-être qui rassemblent une offre pour tous les résidents d'un quartier ou d'une commune.
"Nous soutenons les médecins en leur donnant le maximum de temps pour les soins aux patients, en intégrant le soutien administratif et à la pratique dans les cabinets médicaux."
"Les cabinets de première ligne multidisciplinaires ayant un ancrage local, tels que les Wijkgezondheidscentra (forme de maisons médicales flamandes, NDLR), fournissent des soins de qualité et intégrés, en tenant compte des déterminants sociaux de la santé. Nous continuons à financer durablement ce modèle de soins. Nous investissons également dans les WGC au niveau flamand", soutient Vooruit.
2 - Les hôpitaux doivent devenir des plateformes de haute technologie
...qui constituent un maillon du système de soins de santé, avec beaucoup moins de nuitées et plus de coopération avec les soins primaires. La concentration de l'expertise nécessaire pour les procédures et les traitements hautement spécialisés doit garantir une qualité optimale. Mais il convient de favoriser, dans la mesure du possible, les soins de proximité.
3 - Des réseaux mieux intégrés
Ces dernières années, des réseaux ont été constitués à différents niveaux pour s'accorder sur l'organisation des soins: bassins de soins primaires, réseaux hospitaliers, réseaux de santé mentale, plateformes de soins palliatifs, partenariats fonctionnels entre postes médicaux de garde... "Nous nous efforçons de mieux intégrer ces réseaux et de placer les intérêts du bénéficiaire des soins au premier plan."
4 - Bien rémunérer les prestataires de soins en fonction des soins dispensés
"Nous devons rémunérer les prestataires de soins pour les soins intégrés qu'ils fournissent, et ce non pas en se concentrant sur un problème individuel, mais sur la santé et les objectifs de vie du patient dans leur globalité. Il ne s'agit pas seulement de résoudre les problèmes, mais aussi de créer des opportunités, d'écouter ce qui importe vraiment pour le patient et son entourage, et de favoriser la résilience. Des prestataires et du personnel de santé bien rémunérés pour des soins appropriés au bon endroit, pour et par la bonne personne".
5 - La prévention, une responsabilité collective
Si la "santé publique" est notre objectif, nous devrons mettre davantage l'accent sur la prévention: le tabac, l'alcool, les aliments malsains, le manque d'exercice, la pollution sonore, la mauvaise qualité de l'air à l'extérieur et à l'intérieur, la solitude, le mauvais usage de médicaments... rendent les gens malades. Il ne s'agit pas seulement de la responsabilité individuelle des gens par rapport à leur 'style de vie', mais d'une responsabilité collective".
6 - Accroître les investissements en faveur de la santé mentale
"Nous devons abandonner la dichotomie historique entre 'santé mentale' et 'santé physique' : réduire le nombre de personnes qui restent à la maison pour cause de maladie." Les prestataires de soins de santé devront jouer un rôle beaucoup plus important à cet égard, de même que les équipes multidisciplinaires que nous mettons actuellement en place au sein des mutualités, ainsi que les services de prévention, les médiateurs et les formateurs en matière d'emploi et les employeurs.
"Nous interdisons aux assurances hospitalisation de ne pas couvrir ou de couvrir incomplètement l'admission dans un hôpital psychiatrique, un service psychiatrique ou un établissement psychiatrique fermé. Une admission pour des problèmes de santé mentale doit être traitée par l'assureur de la même manière qu'une admission pour n'importe quelle autre pathologie."
7 - Digitalisation
"Soutenir les professionnels de santé ainsi que les citoyens dans l'acquisition de compétences en matière de santé numérique. De cette manière, les patients peuvent être mieux suivis, même à distance. Nous évitons les admissions à l'hôpital. Les arythmies cardiaques, par exemple, peuvent être signalées plus rapidement au patient tout comme au médecin.
8 – Réduire la non-compliance des patients
De plus en plus de personnes sont contraintes d'interrompre leur traitement parce que les médecins manquent de temps. Nous devons donc soutenir encore mieux nos médecins afin qu'ils puissent se concentrer sur l'essentiel de leur travail: soigner les gens. Avec une rémunération équitable correspondant au travail d'un médecin. "Orienter les médecins en formation vers des disciplines en pénuries ou là où il y a des listes d’attente. Nous soutenons l'investissement dans le développement de pratiques de première ligne dans les endroits où il y a une pénurie de médecins généralistes".
"Nous mettons en place un accès direct à la kinésithérapie dans certains cas. Nous impliquons le pharmacien en tant que prestataire de soins de santé dans la mesure du possible (par exemple pour la vaccination et la détection précoce), tout en renforçant son rôle dans l'utilisation correcte des médicaments. Nous encourageons les médecins à faire preuve de plus de réflexion lorsqu'ils prescrivent des antibiotiques, des somnifères et des antidépresseurs, entre autres."
Cette confiance dans les autres prestataires de soins de santé réduit la pression sur les médecins généralistes.
9 - Pas de privatisation à outrance de la médecine
"Il faut surveiller la tendance des médecins à soustraire les procédures lucratives de l'hôpital. Il faut s'opposer au transfert des soins vers les pratiques privées lorsqu'elles n'apportent pas de valeur ajoutée au patient. Cela ne doit en aucun cas se faire au détriment de la qualité, de la sécurité et de l'accessibilité."
Pour la réforme hospitalière, nous poursuivons sans relâche la voie de la coopération basée sur l'idée de "soins de proximité là où c'est possible, soins spécialisés là où c'est nécessaire". L'organisation du paysage hospitalier est indissociable de son financement. C'est pourquoi nous travaillons sans relâche à une réforme fondamentale dans ce domaine également. Objectif: un système moins complexe et plus transparent qui encourage moins de concurrence et plus de coopération, et plus de qualité et d'efficacité sans récompenser la surconsommation.
10 - Poursuivre la suppression des suppléments d'honoraires
"Il faut continuer à supprimer progressivement les suppléments d'honoraires et les interdire dans les situations où les patients n'ont pas le choix (orientation, diagnostics nécessaires...). Nous limitons les suppléments en chambres particulières et interdisons les suppléments cachés, par exemple, lorsque les hôpitaux demandent de l'argent pour des services tels que le wifi ou la télévision. Nous finançons directement les hôpitaux pour ces services. Les recettes que les hôpitaux perdent en réduisant les suppléments nous les compensons par une contribution des assureurs privés qui voient leurs coûts réduits.
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