Le nombre de cas de rougeole a fortement augmenté en Europe ces dernières années. Bruxelles et la Wallonie n'y échappent pas en ce début d'année. Treize cas ont été recensés au sud du pays en 2019 contre seulement deux sur les deux premiers mois de 2018. L'Agence wallonne de la santé (AVIQ) rappelle vendredi l'importance de la vaccination.
La hausse est encore plus fulgurante en Région bruxelloise où 24 cas de rougeole ont été déclarés et confirmés contre 13 cas sur l'ensemble de l'année 2018. «La majorité des patients touchés sont de jeunes adultes ayant des liens avec des pays dans lesquels la rougeole fait des ravages (France, Roumanie, Ukraine...)», pointe le docteur Romain Mahieu, de l'Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale.
La Flandre est légèrement épargnée mais compte tout de même 11 cas en ce début d'année contre 38 sur l'ensemble de l'année écoulée. Le ministre flamand du Bien-être, Jo Vandeurzen, souligne la bonne couverture de vaccination dans sa Région avec un taux de 93% pour le deuxième vaccin là où la Wallonie pointe à 75%. Les experts estiment qu'il faut atteindre les 95% pour éviter une circulation de la maladie au sein de la population. Deux doses de vaccins, généralement administrées à un an et à douze ans, offrent une protection très élevée à vie.
À l'échelle européenne, 80.000 personnes ont été contaminées l'an dernier, 15 fois plus qu'en 2016, et 72 adultes et enfants sont décédés.
Même si la Flandre semble un peu moins concernée, le docteur Carole Schirvel, spécialisée dans la surveillance des maladies infectieuses à l'AVIQ, évoque une problématique belgo-belge. «La plupart des cas chez nous ont été contaminés à l'étranger. Certaines personnes vont développer la rougeole dans les deux à trois semaines après leur retour. Il est donc important de veiller à éviter les cas secondaires au sein de la population.»
Plusieurs facteurs expliquent la recrudescence de la maladie en Europe. Le taux de vaccination n'est pas optimal dans certaines régions, particulièrement pour le deuxième vaccin, ce qui ne permet pas d'empêcher la propagation. L'émergence des mouvements anti-vaccins ne contribue évidemment pas à améliorer la couverture. La rougeole qui avait un temps quasiment disparu sur le Vieux Continent, reste peu connue des médecins actuels, entraînant ainsi un retard dans les diagnostics, selon le docteur Schirvel.
La rougeole n'est pas traitée par des antibiotiques. Elle se caractérise par l'apparition de fièvre, d'une toux, d'un rhume et d'une conjonctivite avec ensuite l'apparition de plaques rouges sur la peau (qui le plus souvent débutent au niveau de la tête pour ensuite s'étendre sur le tronc et le reste du corps). Les malades sont souvent très abattus. La rougeole se transmet de personne à personne et est très contagieuse. Cette maladie peut entraîner de graves complications et des hospitalisations, explique l'AVIQ.
Celle-ci appelle les citoyens à vérifier leur carte de vaccination et celle de leurs enfants. Pour les adultes non ou insuffisamment vaccinés, la vaccination peut être réalisée auprès du médecin traitant.