La rentrée des classes et la météo automnale riment souvent avec le retour d'une flopée de virus respiratoires. Si d'ordinaire, il n'y aurait pas de quoi en faire une montagne ; avec la crise sanitaire du coronavirus, les demandes de consultations auprès des pédiatres et médecins généralistes se multiplient. Certains praticiens redoutent d'ailleurs une charge de travail encore plus élevée à l'approche de l'hiver et de la prolifération de toutes sortes de maladies.
"De nombreux médecins généralistes et pédiatres font actuellement face à une charge de travail importante en raison d'une épidémie de pharyngites et maux de gorge, dont on sait que la majorité n'est pas due au nouveau coronavirus", indique à l'agence Belga Philippe Devos, président de l'Association belge des Syndicats médicaux (ABSyM).
A titre d'exemple, de nombreux parents paniqués dont les enfants ont été écartés de l'école ou de la crèche pour de "simples rhumes" ou de "légers maux de gorge" ont dernièrement appelé la doctoresse Emilie Poitoux. Excédée, cette médecin spécialiste de l'enfant a lancé un appel sur Facebook. "Je rappelle qu'il faut UN symptôme majeur (fièvre ou toux marquée ou détresse respiratoire ou agueusie/anosmie) ou la combinaison de DEUX symptômes mineurs (rhume, douleurs musculaires, diarrhées, ... ) pour être évincé de l'école/crèche", a-t-elle écrit sur le réseau social. & quot;Un simple nez qui coule ne suffit pas", a-t-elle souligné, alors que la profession se dit submergée d'appels. "Si on est déjà débordés maintenant, comment va-t-on gérer la situation en plein hiver, lorsque les virus seront bien là? ", s'inquiète-t-elle.
Elle demande dès lors aux autorités de bien informer les écoles sur le protocole Covid-19 à suivre et invite les établissements scolaires à le respecter.
A côté de ça, l'Absym constate un doublement, par rapport à l'an passé, de la demande de vaccination contre la grippe chez les personnes âgées, ce qui vient encore gonfler la charge de travail des médecins.
L'ABSyM demande dès lors aux autorités sanitaires d'optimaliser les centres de tri afin qu'un passage par le généraliste ne soit plus nécessaire pour pratiquer un dépistage du Covid-19 et ainsi désengorger un peu les cabinets médicaux. L'association professionnelle appelle également à clarifier la communication sur les mises en quarantaine auprès des employeurs et des directeurs d'école, pour que ceux-ci se conforment davantage au protocole.