L’UMons et l’UNamur viennent d’obtenir l’habilitation à créer de nouvelles formations en médecine. Mais si à Mons, c’est un master en médecine qui sera mis sur pied, l’UNamur s’oriente vers tout autre chose, un master complémentaire largement ouvert sur la médecine rurale. Mais pas seulement. « La santé numérique et la gestion des données occuperont elles aussi une place importante dans la formation. »
La grande nouvelle du week-end c’est l’autorisation donnée à deux universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’organiser un master en médecine. Si on a beaucoup entendu l'UMons, l'UNamur était restée plus en retrait.
« Nous n’en avons pas encore reçu la communication officielle » dit ce lundi la Pre Annick Castiaux, rectrice de l’UNamur. « Mais notre projet, dessiné en collaboration avec l’UCLouvain et l’Université de Luxembourg, est de favoriser l’installation de médecins généralistes dans les provinces de Namur et du Luxembourg. » Dans cet esprit, l’UNamur a réfléchi à une pédagogie spécifique. Par exemple, des cours de médecine rurale seront organisés. Et les assistants seront aidés dans leur parcours par une sorte de parrain (le mentor), différent du maître de stage, qui pourra échanger aussi librement que largement avec son « filleul » son expérience et sa vision la plus large du métier. L’idée sous-jacente est de permettre à l’assistant de s’intégrer dans un réseau professionnel et social où on espère qu’il pourra et voudra installer sa pratique.
Dans cette démarche, les zones en pénurie seront mises en avant. « Ce que nous souhaitons », dit la Pre Castiaux, « c’est créer un contexte favorable en amont et en aval. En amont par la sensibilisation des généralistes, surtout ceux qui sont en fin de carrière, à la transmission de leur activité. Plus aucun ne devrait quitter la pratique sans passer le flambeau. En aval, par l’initiation des futurs généralistes au contexte particulier de la pratique en zone rurale. ».
Une évaluation des premiers résultats est prévue après 5 ans. « C’est un peu court », dit la rectrice, « d’autant plus qu’il faut inclure dans ces cinq ans les trois ans de stage. Mais nous nous y soumettrons et nous y collaborerons ».
Sur le plan pédagogique, explique le Dr Jean Petit, généraliste et membre de la commission des stages à l’UNamur, « la santé numérique et la gestion des données occuperont elles aussi une place importante dans la formation. Le médecin généraliste qui travaille au forfait doit faire du reporting par voie informatique. Demain celui qui optera pour le New Deal y sera confronté également. » Ce n’est pas nécessairement aisé, bien que cela soit important pour la gestion d’une patientèle autant que pour la santé publique et son financement. « Nous avons la ferme intention d’apporter aux assistants une formation qui leur permettra d’être très performants dans ce domaine », insiste-t-il.
Le Dr Dominique Henrion est généraliste à Naninne. En tant que chargé du projet de master complémentaire à l’UNamur, il se réjouit que son université ait obtenu l’habilitation, tout en regrettant quelque peu les péripéties connues par le dossier. Nous étions prêts mais nous avons perdu du temps à cause de l’amalgame qui a été fait avec le projet montois, alors qu’il s’agissait de deux projets totalement différents. Tous nos partenaires, qu’il s’agisse des cercles médicaux ou d’autres structures concernées, par exemple le CCFFMG, étaient au courant de l’avancement du projet. Notre ambition pédagogique était bien définie. Nous ne coûterons rien à la Fédération Wallonie-Bruxelles, puisqu’il s’agit d’une co-diplomation avec l’UCLouvain. Nous aurions pu ouvrir en 2023 mais avec toutes ces discussions et sous réserve des communications officielles, ce sera plutôt pour 2024.
« Mais tous les médecins généralistes des Provinces de Namur et Luxembourg souhaitant collaborer comme mentor, animateur de SLR et toutes les forces vives de ces provinces peuvent déjà prendre contact avec moi » conclut le Dr Dominique Henrion (dominique.henrion@unamur.be)
Rappelons que la fac’ de médecine de l’UNamur organisait déja des stages d' observations en mettant ses étudiants en contact avec la médecine générale dès leur BAC3
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